Maha Prajapati, la tante maternelle et la mère adoptive du Bouddha Sakyamuni, était également l’ancêtre originaire des bhiksunis (nonnes).
En Inde, plus de 2500 ans auparavant, il y avait un grand nombre de pays où régnaient séparément beaucoup de rois. A cette époque, le roi Sakya Sihahanu (釋迦獅子頰王) et le roi Anjana (善悟王) régnaient dans deux royaumes, ils avaient toujours été bons amis et avaient déjà des liens de parenté par des mariages.
Le roi Sakya Sihahanu avait quatre princes (Suddhodana 淨飯, Sukkodana 白飯, Dhotodana 斛飯, Amitodana 甘露飯), l’aîné s’appelant Suddhodana (le futur héritier du trône). A la même époque, le roi Anjana avait deux filles, l’aînée s’appelait Maha Prajapati, ressemblant à une oeuvre céleste, comme une illusion, d’où son nom fille d’illusion. Par la suite, il donna naissance à la deuxième princesse qui était encore plus belle que la princesse aînée Maha Prajapati, elle avait un visage qui ressemblait à une déesse céleste, d’où son nom Maha Maya, signifiant fille de grande illusion.
Les deux soeurs étaient toutes deux des filles d’une très grande beauté. A cette époque-là, il y avait beaucoup de brahmanes spécialisés dans la physiognomonie qui venaient tous observer l’apparence physique des deux soeurs ; ils disaient tous que ces deux princesses étaient non seulement extrêmement sublimes, mais aussi riches et exceptionnelles. Et il fut prédit que la sœur cadette aurait un enfant qui, s’il ne menait pas une vie monastique, deviendrait un prince ; s’il menait une vie monastique, il atteindrait la bouddhéité ; la sœur aînée aurait aussi un enfant avec une bonne physionomie qui deviendrait un prince ou le roi Chakravartin (c’est-à-dire Nanda, le deuxième fils du roi Suddhodana, le beau-frère du Bouddha Sakyamuni ; Nanda n’étant pas le Vénérable Ananda serviteur). Le roi Anjana fut naturellement très heureux au fond de lui-même après avoir entendu les prophéties des astrologues.
Peu à peu, les deux sœurs grandirent. Le roi Sakya Sihahanu sélectionna d’abord la fille cadette pour être l’épouse du prince Suddhodana, puis la fille aînée pour être la concubine de ce prince.
Par la suite, le prince Suddhodana succéda au trône du roi. La première épouse du roi Suddhodana, Maha Maya, donna naissance au prince Siddhartha (qui deviendrait plus tard le Bouddha) dans le jardin royal du palais de son père, le roi Anjana (à Lumbini), sous un arbre de sals.
Mais, un incident malheureux eut lieu, sept jours après avoir donné naissance au prince Siddhartha, la mère sainte Maha Maya décéda malheureusement. Vis-à-vis du prince Siddhartha, ce fut bien sûr malheureux pour un nourrisson qui perdait sa mère ; même pour l'ensemble de la famille royale, ce fut une grande perte. Après avoir perdu son épouse bien-aimée, le roi Suddhodana réunit les aînés du clan des Sakya afin de discuter ensemble du candidat approprié pour l’éducation du prince ; les hauts fonctionnaires nommaient unanimement la tante du prince, Maha Prajapati. Ainsi, le roi Suddhodana confiait le prince à cette dernière.
En conséquence, la responsabilité de l’éducation du prince Siddhartha était portée par Maha Prajapati. De par sa belle apparence, son tempérament compatissant, sa vertu exceptionnelle, non seulement Maha Prajapati gagna la ferveur du roi Suddhodana, mais elle était aussi admirée et respectée par les dames du palais royal. Bien qu’elle eût donné naissance à Nanda par la suite, son amour protecteur pour le prince Siddhartha n’était pas du tout amoindri. Ses sentiments et ses attentions envers le prince Siddhartha ne ressemblaient pas à ceux d’une tante, encore moins à ceux d’une belle-mère, mais totalement à ceux d’une mère biologique. Même si le roi Suddhodana choisissait lui-même trente-deux femmes pour s’occuper de la vie du prince, Maha Prajapati n’était toujours pas rassurée ; tout ce qui était lié à la vie quotidienne du prince Siddhartha, elle s’en occupait en personne. Bien que le prince perdît sa mère, il obtenait quand même l’amour maternel chez sa tante Maha Prajapati. En étant la protectrice du prince, on peut imaginer tous ses efforts minutieux. Le prince Siddhartha grandissait peu à peu sous les soins attentifs de Maha Prajapati.
Le roi Suddhodana trouva successivement trois épouses très belles pour le prince Siddhartha (la première Yasodhara, la deuxième Gopa et la troisième Mrigaja). Cependant, cela ne pouvait pas en fin de compte empêcher la détermination du prince à devenir moine. Afin de poursuivre la vérité et de se délivrer de la vie et de la mort, le prince quitta discrètement la ville royale à vingt-neuf ans et alla dans la forêt pour devenir moine, mener une vie d’ascèse et entreprendre des pratiques spirituelles.
Mis à part le roi Suddhodana, Maha Prajapati était la plus affectueuse et la plus attentionnée pour prendre soin du prince Siddhartha. Ainsi, au moment où le prince quitta la ville pour devenir moine, Maha Prajapati fit un rêve étrange dans la nuit, en voyant quatre types de phénomènes étranges : le premier était une éclipse lunaire, le second un lever du soleil à l’est puis sa disparition immédiate, le troisième était la vision d’un grand nombre de personnes venant se prosterner, le quatrième était de se voir tantôt rire tantôt pleurer. Après avoir appris que le prince était discrètement devenu moine, elle comprit alors que ce rêve étrange était lié au prince bien qu’elle ne sût pas encore expliquer le vrai sens du rêve. La nouvelle sur le départ du prince brisa le cœur de Maha Prajapati, elle ne dormait, ni mangeait durant plusieurs jours, étant constamment en larmes, ce qui montrait ses profonds amour et attention pour le prince.
Depuis que le prince Siddhartha avait quitté la ville et était devenu moine, plus de six années s’étaient écoulées. Après l’atteinte de l’Eveil par le prince sous l'arbre de la Bodhi, les gens l'appelaient le « Bouddha ». Le Bouddha prêcha au début au royaume Varanasi et au royaume Magadha. Deux, trois années plus tard, Il retourna dans Son village natal Kapilavastu pour prêcher le Dharma.
Après le retour du Bouddha au palais, grâce à Son enseignement, beaucoup de gens, y compris le roi Suddhodana, prenaient refuge dans les Trois Joyaux. De plus, le roi Suddhodana conseillait à de nombreux jeunes de la famille royale de suivre le Bouddha pour devenir moine, comme par exemple les princes Bhadrika, Aniruddha, Nanda, etc ; le petit-fils du roi, Rahula, devenait également un sramanera (jeune moine). Toutes ces scènes étaient vues par Maha Prajapati, entendues par Maha Prajapati, mémorisées aussi dans le cœur de Maha Prajapati, la racine vertueuse de Maha Prajapati avait poussé. Elle pensa : « Le prince est vraiment devenu le Bouddha, beaucoup de jeunes du royaume L’avaient également suivi pour devenir moine. Puisque le Dharma est si bien et que devenir moine est si bien, les hommes peuvent devenir moines pour pratiquer la Voie, les femmes peuvent-elles aussi devenir nonnes pour la pratiquer ? »
Cette idée restait au fond de Maha Prajapati pendant longtemps, elle décida finalement avec détermination de devenir nonne en suivant le Bouddha. Lorsque Suddhodana mourut, Maha Prajapati fit la requête au Bouddha de l’autoriser à devenir nonne au sein de la communauté du Sangha. Mais à cette époque, il n’y avait pas encore de nonnes dans la communauté du Sangha, le Bouddha refusa ainsi poliment, expliquant clairement qu’en menant une vie de disciple bouddhiste laïque, en prenant refuge dans les Trois Joyaux et en suivant les Cinq Préceptes, on pouvait aussi pratiquer et atteindre l’Eveil. Maha Prajapati supplia de multiples fois auprès du Bouddha, en espérant que le Bouddha autoriserait l’admission des femmes dans les ordres. La réponse du Bouddha portait toujours sur le conseil de mener leur pratique spirituelle dans une vie laïque.
Maha Prajapati n’était pas satisfaite de mener une vie de disciple bouddhiste laïque ; ainsi, à chaque fois que le Bouddha revenait dans le royaume prêcher le Dharma, elle faisait la requête au Bouddha de l’autoriser à devenir nonne. Une fois, elle dit au Bouddha avec un nouveau courage : « Veuillez bien Bouddha autoriser avec compassion, laisser aussi les femmes devenir nonnes selon le Dharma, demander et suivre les préceptes complets. »
Le Bouddha dit alors : « Tu ne dois pas parler ainsi ! C’est plutôt mieux pour les femmes d’apprendre le Bouddhisme en restant dans une vie laïque, il faudra juste pratiquer avec diligence, l’effet de l’atteinte de l’Eveil ne dépend pas du fait de mener une vie laïque ou monastique. »
Maha Prajapati ne s’en décourageait pas et implorait toujours le Bouddha de l’autoriser à devenir nonne ; mais sa demande fut rejetée à trois reprises. Le Bouddha craignait que sa tante maternelle ne revînt à nouveau lui faire la requête de devenir nonne, Il emmena alors Ses disciples au monastère (那摩提犍尼精舍), non loin de la cité Vaisali pour répandre l’enseignement.
La détermination de Maha Prajapati de devenir nonne étant sincère, lorsqu’elle sut que le Bouddha prêchait à Vaisali, elle emmena Yasodhara (l’épouse du prince Siddhartha avant Son entrée dans la vie monastique) et cinq cents femmes du clan Sakya pour rattraper le Bouddha, en se rasant la tête toutes seules et en s’habillant en robe de moines bouddhistes (robe kasaya).
Maha Prajapati et les cinq cents compagnes arrivèrent au monastère ; elles étaient extrêmement fatiguées et se reposaient en restant assises devant la porte. Par coïncidence, le serviteur du Bouddha, le Vénérable Ananda, sortit à ce moment-là et il vit les cinq cents femmes avec le crâne rasé. Très surpris, il aperçut en plus la tante du Bouddha Maha Prajapati en train de pleurer avec tristesse ; cette dernière le supplia d’implorer le Bouddha à sa place. Ananda avait le cœur tendre, mais il ne comprenait pas non plus l’intention du Bouddha qui pensait au bienfait des êtres et qui espérait repousser l’arrivée de l’ère de la fin du Dharma. Face à cette réalité devant ses yeux, Ananda éprouva une vive sympathie et il fit ainsi la requête pour Maha Prajapati.
En raison de la gratitude du Bouddha envers Maha Prajapati pour l’amour et les soins reçus par le Bouddha dans son enfance, Ananda supplia ainsi le Bouddha plusieurs fois à la place de Maha Prajapati. Puisque Son assistant le plus aimé avait imploré à plusieurs reprises, le Bouddha ne put alors que consentir. Cependant, afin de sauver le Bouddhisme et d’éviter qu’il ne tombât rapidement dans le déclin, le Bouddha instaura à contrecœur huit règles spécifiques pour les nonnes, appelées les "Huit Garudhammas (八不可違法)", ce qui devenait le commencement de tous les préceptes des bhiksunis.
Depuis lors, dans le Bouddhisme du Bouddha Sakyamuni, il y avait des bhiksunis, complétant dans le Sangha les quatre types de disciples.
Maha Prajapati était ainsi devenue la première bhiksuni de la communauté du Sangha, d’où son nom Bhiksuni Maha Prajapati. Cinq cents femmes la suivaient aussi pour devenir nonnes, représentant les premières bhiksunis du Bouddhisme.
Bhiksuni Maha Prajapati suivait strictement l’enseignement du Bouddha ; elle n’occupait pas un statut spécial en raison de sa place de mère du royaume Kapilavastu, et elle n’était pas non plus différente des autres du fait qu’elle était la tante maternelle du Bouddha. Elle dirigeait la communauté des nonnes, habitant dans un temple réservé aux nonnes près du monastère, et elle transmettait les préceptes complets aux femmes qui demandaient à devenir nonnes, aidant le Bouddha à les enseigner. De par son humilité, sa diligence, son dévouement, les femmes qui l’avaient suivie pour devenir nonne étaient toutes convaincues sincèrement de son enseignement ; même les grands moines confirmés la respectaient beaucoup.
Dans le Sangha féminin conduit par Bhiksuni Maha Prajapati, les nonnes n’étaient pas autorisées à avoir abusivement des disciples, elles n’acceptaient pas facilement d’invitations et s’habillaient de manière uniforme. Par ailleurs, Bhiksuni Maha Prajapati aidait également le Bouddha à mener les travaux d’enseignements à la société, comme par exemple rendre visite à des malades pauvres, conduire les bhiksunis à apporter de l’aide dans les différents endroits où avaient lieu les catastrophes naturelles et humaines, mais aussi encourager les enfants et les femmes à croire et à prendre refuge dans le Bouddha, etc. Grâce à ses efforts, les malades retrouvaient la bonne santé, les populations en souffrance et en difficulté étaient sauvées, beaucoup de familles suivaient le Bouddhisme ; le Dharma du Bouddha était ainsi répandu rapidement parmi la population féminine.
Très vite, Bhiksuni Maha Prajapati, ayant atteint l’état d’Arhat, était déjà très âgée de plus de 100 ans (le Bouddha devint moine à 29 ans, atteignit l’Eveil à 35 ans, prêcha durant 49 ans, entra dans le Nirvana à 80 ans. Bhiksuni Maha Prajapati devint nonne à plus de 60 ans). Un jour, Bhiksuni Maha Prajapati entendit les moines dire que le Bouddha entrerait dans le Nirvana dans trois mois au milieu de deux arbres de sals dans la ville de Kushinagar. Ainsi, elle se rendit à l’auditorium (普會講堂) de la ville de Vaisali, se prosterna devant le Bouddha et dit : « J'ai entendu dire que le Bouddha entrerait bientôt dans le Nirvana, je ne peux pas supporter de voir le Bouddha et le Vénérable Ananda entrer dans le Nirvana, je souhaite que le Bouddha m’autorise à entrer d’abord dans le Nirvana. » Le Bouddha consentit en ne disant mot et accepta aussi avec compassion de transmettre les préceptes à toutes les bhiksunis par la suite.
Bhiksuni Maha Prajapati regarda le Bouddha en souriant et dit : « Aujourd'hui, une fois séparés, je ne reverrai plus jamais le Bouddha et ne rencontrerai pas non plus tous les Bouddhas futurs, je serai libérée du cycle des naissances, en demeurant pour toujours dans l’état de "non-agir". » Une fois dit, elle fit sept tours autour du Bouddha, puis autour de Ananda et de tous les moines. Ensuite, elle s’en alla. Bhiksuni Maha Prajapati retourna à la communauté du Sangha féminin et annonça à toutes les bhiksunis : « Je vais bientôt entrer dans le Nirvana, le Bouddha va aussi bientôt entrer dans le Nirvana, vous devriez agir selon vos voeux. »
Bhiksuni Maha Prajapati n’avait jamais montré de pouvoir surnaturel tout au long de sa vie ; au moment de l’entrée dans le Nirvana, afin de faire comprendre aux êtres la grandeur exceptionnelle de l’enseignement du Bouddha et de leur engendrer du respect et de la confiance envers le Dharma du Bouddha, Maha Prajapati accomplit une fois des miracles. Elle s’assit en forme de lotus, manifestant tous types de pouvoirs surnaturels variés, et entra progressivement du ciel du premier dhyana au ciel du quatrième dhyana. Soudain, le ciel et la terre tremblèrent, les cieux jouaient de la musique dans les airs comme de l’offrande, les êtres célestes étaient en pleurs, les petites pétales des fleurs de lotus et les poudres de l’encens du bois de santal tombaient du ciel de manière vaste et variée. En regardant ces phénomènes particuliers, les cinq cents autres grandes bhiksunis entraient en même temps dans le Nirvana ; elles s’installaient et montraient aussi chacune leurs propres pouvoirs surnaturels. En utilisant chacune leur force exceptionnelle du Dharma, elles rendaient leurs corps invisibles en récitant, elles s’élevaient de l’est dans les airs en s’asseyant, s’allongeant ou marchant dans les airs ; elles émettaient aussi du corps tous types de lumières, verte, jaune, rouge, blanche, etc ; de plus, elles dégageaient du feu dans le haut du corps et de l’eau dans le bas du corps, ou du feu dans le bas du corps et de l’eau dans le haut du corps. Elles firent apparaître dix-huit sortes de pouvoirs surnaturels variés et entrèrent finalement dans la cessation (nirodha-samapatti), chacune dans le Nirvana.
L’atteinte de la perfection de toute personne éveillée est toujours un grand événement bouleversant dans l’univers. Lors de ce moment crucial, il y a nécessairement un grand phénomène qui apparaît dans le monde. L’entrée dans le Nirvana de Maha Prajapati en était ainsi. Lorsqu’elle entra dans le Nirvana, la terre tremblait, la lumière brillait, et le son des soupirs dans les airs en provenance des cieux divers ressemblait au tambour et à la foudre.
A ce moment-là, le Bouddha dit à Ananda : « Pars de suite chez le général Ye Shu Ti (耶輸提大將) pour lui demander de préparer rapidement des lits, des chaises, des pots de beurre, des pots d’huile, des fleurs, de l’encens, des bûches, au nombre de cinq cents chacun, car Maha Prajapati et cinq cents bhiksunis sont déjà entrées dans le Nirvana. Nous devons aller vénérer les reliques. » Ananda avait du mal à retenir sa tristesse, mais il essuyait quand même ses larmes et supportait sa souffrance pour se rendre chez le général Ye Shu Ti et lui transmettre les instructions du Bouddha.
Par la suite, le Bouddha emmena les moines et ils arrivèrent à la demeure de Bhiksuni Maha Prajapati ; Il guida Ananda, Nanda et Rahula (tous trois faisant partie de la famille royale de Sakya) pour soulever le corps de Maha Prajapati, le Bouddha voulant faire offrande en personne.
A ce moment-là, beaucoup de rois célestes amenèrent chacun leurs familles, ils arrivèrent à Vaisali devant le siège du Bouddha et se prosternèrent. Les rois célestes Sakra (釋提桓因) et Vaisravana (毗沙門天王) dirent au Bouddha : « Le Bouddha n’a pas besoin de s'en préoccuper personnellement, nous devons vénérer le corps de Bhiksuni Maha Prajapati. »
Le Bouddha dit : « Non, non, rois célestes ! Le Bouddha sait bien ce qu’il faut faire, ceci est une affaire que le Bouddha doit traiter ; ce n’est pas les dieux célestes, ni les dragons ou les esprits qui peuvent le faire à la place. Les parents donnent naissance à des enfants, les nourrissent, les embrassent, les élèvent et les éduquent, la gratitude étant importante ; les enfants doivent ainsi récompenser la gratitude envers les parents. La mère de tous les Bouddhas du passé était d’abord entrée dans le Nirvana, tous les Bouddhas du passé procédaient en personne à la crémation de leur mère ; la mère de tous les Bouddhas du futur entrera d’abord dans le Nirvana, tous les Bouddhas du futur procéderont aussi en personne à la crémation de leur mère. Ainsi, le Bouddha doit Lui-même vénérer le corps de Maha Prajapati. »
Le Bouddha souleva un pied du cercueil de Bhiksuni Maha Prajapati ; Ananda, Nanda et Rahula soulevèrent chacun un pied. Les bhiksus, bhiksunis, upasakas et upasikas, eux aussi, aidaient à soulever les cinq cents bhiksunis pour aller au cimetière.
Le Bouddha prit du bois de santal, le déposa sur le corps de Maha Prajapati et dit : « Toute action est impermanente, une naissance a toujours une fin, sans naître donc sans mourir, cette cessation est la plus grande joie. »
Pour que les êtres comprissent la part magique de l’enseignement du Bouddha et qu’ils eussent la foi profonde dans le Dharma, les visages de Maha Prajapati et des cinq cents bhiksunis après leur Nirvana furent présentés aux gens de l’époque, Maha Prajapati et les cinq cents bhiksunis avaient à l’époque plus de cent ans, mais leur visage et leur corps ressemblaient à ceux de jeunes filles de seize, dix-sept ans.
La vraie existence du Dharma de Bouddha a été historiquement prouvée d’innombrables fois par des pratiquants.
Annexe :
Le Sutra de Bhiksuni Maha Prajapati recueille non seulement en détail l’origine de l’entrée des femmes dans la vie monastique, il explique aussi en même temps ce que les femmes devraient apprendre progressivement à propos des actes et des préceptes après leur entrée dans les ordres, ainsi qu’à propos du contenu des pratiques féminines liées à la "visualisation du cœur", à la "renonciation des désirs" et à la "pratique de la vertu", etc. En outre, l’importance des "Huit Garudhammas" et l’influence de l’entrée des femmes dans les ordres sur le Bouddhisme sont également évoquées de manière signifiante.
Pour les nonnes (ou les femmes entrant bientôt dans les ordres) qui étudient ce Sutra, elles peuvent non seulement comprendre qu’il faut commencer leur pratique par la partie fondamentale, mais elles peuvent aussi en même temps saisir pleinement les points primordiaux de la pratique spirituelle. En particulier, la description des quatre-vingt-quatre types de comportements (lire « Le Bouddha dit les quatre-vingt-quatre comportements des femmes ») permet d’autant plus aux femmes d’avoir des objectifs clairs et concrets pour se surpasser elles-mêmes. Si les moines (ou les hommes entrant bientôt dans les ordres) étudient ce Sutra, ils peuvent non seulement augmenter la détermination du détachement de désirs, mais ils peuvent aussi en même temps ne plus être troublés par les comportements du sexe féminin, et devenir ainsi supérieurs et extraordinaires. Par conséquent, c’est aussi un Sutra précieux et important pour les hommes qui pratiquent la Voie.
Par ailleurs, l’éthique pour le Sangha révélée par ce Sutra, et l’esprit de ne pas habiter ensemble pour des moines et des nonnes pratiquants, etc., tout cela, ce sont aussi les points que le Bouddhisme chinois devrait promouvoir urgemment aujourd’hui. Pour cette raison, la diffusion répandue du Sutra de Bhiksuni Maha Prajapati en ce moment et en ce lieu montre encore plus le sens pour cette génération. Que nous, les disciples moines/nonnes, nous puissions tous comprendre, étudier profondément et pratiquer avec vigueur.
Source : Internet
Ecrit par le moine Fatzang (釋法藏) en 2540 selon le calendrier bouddhiste, à Taichung (Taïwan) |