L'histoire des fourmis
 

Un jour, un vieux moine se promenait seul près du monastère lorsque soudain il entendit du bruit. Il regarda alors autour curieusement pour trouver la source du son. Cela provenait de deux fourmis qui se trouvaient sous un banc en pierre et qui étaient en train de se disputer. A côté d'elles, il y avait une boîte écrasée de cookies danois et quelques morceaux de biscuits.

« Ces morceaux de biscuits ne sont pas les mêmes que ceux que nous venons de manger. Regarde, il y a quelque chose de blanc ici », dit la fourmi A.

« Je pense que ce n’est pas blanc, cela devrait être noir », répondit la fourmi B qui regardait son compagnon avec hésitation.

« Non, c’est blanc », insista la fourmi A.

« Pourquoi tu ne me crois pas ? » La fourmi B haussa le ton pour montrer son mécontentement.

Comme les deux fourmis n’étaient pas capables de se convaincre mutuellement, elles commencèrent à se disputer de manière plus excitée. Afin de les empêcher de se quereller, le vieux moine dit gentiment : « Oh les fourmis, les fourmis ! Ne vous disputez pas, ce que vous avez mangé est appelé cookie.» Il pointa alors son doigt vers les images de la boîte et expliqua : « Le blanc représente les amandes et le noir les raisins secs. »

Les deux fourmis étaient pétrifiées d'entendre le moine parler leur langue. La fourmi A était plus audacieuse, elle fit donc quelques pas vers le vieux moine et demanda d'une voix tremblante : « Est-ce que ce sont des morceaux de cookies ? Ils sont délicieux ! D'où viennent-ils ? »

Le vieux moine fit un sourire et dit : « Du supermarché. Les cookies que vous avez mangés ont été achetés dans le supermarché par des humains. Ces derniers les avaient amenés ici pour manger et lorsqu’ils les avaient mordus, certains des cookies étaient tombés par terre et étaient laissés ici.

« Supermarché ? », dirent les deux fourmis simultanément et elles demandèrent poliment au vieux moine : « Qu'est-ce qu'un supermarché ? »

« Un supermarché est un endroit où l'on vend des produits de nécessité quotidienne et de la nourriture. Chaque jour, il y a des camions qui livrent des marchandises au supermarché pour la vente », expliqua le vieux moine patiemment.

« Camions ? Qu'est-ce que des camions ? » La fourmi A trouva cela étrange et continua à demander : « Est-ce que les cookies que nous mangeons maintenant sont fabriqués par les camions ? »

Le vieux moine sourit et répondit : « Les camions sont des véhicules. Ils ne peuvent pas fabriquer de cookies. Les cookies sont importés du Danemark ; ils sont d’abord transportés par des navires marchands jusqu'au port, puis sont délivrés par des camions jusqu'aux supermarchés pour la vente. »

« Des navires marchands ? Qu'est-ce que des navires marchands ? », cria la fourmi A comme elle trouvait de plus en plus difficile de comprendre ce dont le vieux moine parlait. Avant que le vieux moine ne pût répondre à la fourmi A, la fourmi B ne put s’empêcher de demander : « Danemark ? Comment est-il ? Pourquoi on l'appelle le Danemark ? »

Les deux fourmis devenaient de plus en plus curieuses avec ce qu'on leur disait. Au début, le vieux moine voulait répondre à leurs questions. Cependant, après avoir considéré qu'elles allaient sans cesse poser une série de questions enchevêtrées comme : Qu'est-ce que l'Europe du Nord ? Quelle est sa taille ? etc., il essaya de simplifier sa réponse : « Le Danemark est un endroit qui est très loin d'ici. Son emplacement est si éloigné que c’est complètement hors de votre imagination. »

En entendant cela, les deux fourmis commençaient à se calmer. Le vieux moine leur dit alors gentiment : « Fourmis, fourmis ! Pourquoi vous deux, avez-vous tant de questions ? Vous ne savez même pas ce que sont des amandes et des raisins secs tout au début, alors pourquoi vous prendre la tête pour demander des choses qui sont au-delà de votre compréhension. Ne me questionnez plus maintenant et continuez plutôt de savourer vos cookies. » Quand le vieux moine leva la tête, il constata qu'il commençait à faire nuit, il quitta donc les fourmis et rentra au monastère.

Post-scriptum :

L'histoire des fourmis est une fable. Dans l'histoire, les personnages principaux, les deux fourmis, continuaient de poser une série de questions au vieux moine, avec chaque question provenant de la réponse précédente. Cela reflète que la curiosité des êtres est infinie par nature, quand ils ont une réponse en main, ils vont en poser une autre ; quand ils en obtiennent deux, ils aimeront en avoir trois… cela est sans fin.

Bien que le vieux moine soit si miséricordieux que cela ne le dérange pas de répondre patiemment aux questions des fourmis, en réalité, les fourmis sont incapables de distinguer les couleurs blanches et noires, ni de comprendre le processus de la livraison des cookies. Le Danemark, les navires marchands, les camions et les supermarchés sont totalement hors de leur imagination. Les réponses aux questions qu'elles ont posées sont toutes au-delà de leur intelligence à comprendre. De même, il est impossible pour un élève du primaire d’essayer avidement de comprendre les manuels scolaires des étudiants universitaires ! En fait, il y a différents modes d'apprentissage à différents stades d'apprentissage et chacun d'entre eux doit être suivi l’un après l'autre pour assurer un apprentissage efficace. Par exemple, les élèves du primaire n’ont pas besoin de s’occuper du programme du secondaire ; quant aux élèves du secondaire, pourquoi doivent-ils se préoccuper si urgemment de faire des recherches sur les manuels universitaires ?
Temporairement, il est préférable de traiter d'abord des affaires relevant de nos capacités, il n’est pas nécessaire de se forcer à traiter des affaires qui sont hors de nos capacités pour le moment. Nous pouvons utiliser cette fable (l'histoire des fourmis) comme un miroir pour voir nous-mêmes si nous sommes aussi ignorants que les deux fourmis qui, dans l'histoire, sont toujours en train d'explorer des réponses qui sont bien au-delà de leurs connaissances. En fait, l'histoire des fourmis est une métaphore : pour acquérir le Bouddhisme efficacement, il est nécessaire de l’apprendre progressivement. Posez les bases solidement avant de continuer à investiguer différent dharma bouddhiste en profondeur. C’est pourquoi il y a des étapes dans l'apprentissage du Tantrisme.
   
Chaque personne est curieuse et aussi désireuse d'apprendre. Avoir la chance d’être avec le Guru est très précieux ; c’est considéré comme son bon destin. D'autre part, le temps que nous pouvons rester ensemble avec le Guru est également très limité. Ainsi, si nous ne saisissons pas le temps à bon escient en posant des questions absurdes ou en parlant de problèmes qui ne sont pas liés à soi-même ou à des pratiques tantriques, c’est considéré comme un gaspillage !
Si l'on considère que cela ne dérange pas de perdre son propre temps dans sa vie, d'accord c’est bien et une affaire classée ! Cependant, comme on a déjà perdu et entravé le temps d'apprentissage des autres pratiquants, disciples et apprentis, on est quand même considéré comme égoïste et irréfléchi !!
Plus sérieusement, on fait perdre du temps précieux au Guru. Bien que le Guru ne se préoccupe pas de perdre son temps en disant qu'il a consacré tout son temps et sa vie à enseigner le Bouddhisme, on a vraiment gaspillé le temps du Guru à enseigner ceux qui ont encore plus besoin d'apprendre le Bouddhisme et qui ont des potentiels plus élevés pour réussir que soi-même !!!