Le destin de mariages dans les vies antérieures et présentes
 
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Devenir mari et femme est une sorte de coïncidence fatidique, qu’elle soit un kusala paticca (un bon karma) ou un akusala paticca (un mauvais karma), mais il n'y aura jamais de rencontre de l’un avec l’autre sans prédestination. Parfois, je n’arrive pas à comprendre les questions suivantes : Pourquoi certains peuvent-ils être satisfaits quand ils prient pour avoir un mari ou une femme ? Pourquoi certains peuvent-ils être en mesure d’émouvoir et d'inspirer un bon partenaire ? Les gens ont des sentiments et des émotions, n’est-ce pas ? Est-il possible que les sentiments et les émotions puissent être forcés ? Est-il possible que je puisse exiger à une certaine personne de m’aimer (comme je le souhaite) ? Ceci est une question bizarre que je me suis toujours posée, j’ai ainsi toujours des doutes sur l'efficacité de prier pour avoir un mari ou une femme, ou sur le destin d’avoir un bon partenaire dans cette vie.

Mais un jour, après avoir lu une carte d'invitation d'un frère de dharma, j’avais l’air de comprendre un peu plus. Sur la carte, il est écrit comme pour dire qu’une femme prend soin de son mari de manière aussi attentive et affectionnée qu’une mère parce qu'elle était la mère de son mari dans la vie précédente ; si une femme prend soin de son mari comme un ami, ils étaient des amis dans leurs vies antérieures… Dans ce cas, ce n’est plus difficile de comprendre.

Une certaine cause mènera bien sûr à un effet correspondant. Si l'on peut rencontrer un(e) époux(se) vertueux(se) dans cette vie, cela signifie seulement que l'on a produit un kusala paticca (un bon karma) dans la vie précédente. Si l'on rencontre un mauvais mari ou une femme sévère dans cette vie, c’est probablement parce qu'on leur devait dans la vie précédente. Nous semblons aussi pouvoir comprendre un peu : une personne qui cultive la vertu avec vigueur rencontrera un bon mariage. C’est parce que dans sa pratique durant des vies, cette personne a déjà construit de bonnes relations et de bons karma avec beaucoup de monde. En conséquence, il y aura naturellement plus de gens qui lui rembourseront une dette de gratitude. Sa femme dans son premier mariage peut éventuellement être quelqu'un qu'il a beaucoup aidé dans sa vie précédente. Comme elle vient récompenser sa grâce dans cette vie, elle prendra alors naturellement bien soin de lui, ce qui apportera l'harmonie à l'ensemble de la famille. C’est en fait l’effet de la cause que l’on a semée auparavant !

Dans ce cas, lors d’une rencontre avec un partenaire peu satisfaisant, cela devrait vraiment être à moi-même de faire de l'introspection en premier. Si ce n’est pas moi-même qui, dans ma vie antérieure, avais une dette envers l’autre, l'autre ne le gardera probablement pas à l’esprit au point de devoir absolument vous chercher dans la vie présente pour réclamer justice. C’est seulement le fait que, durant la réincarnation, j’ai oublié les erreurs que j’avais commises ; ainsi, quand le malheur arrive, je rejetterai quand même la faute sur des raisons externes et non sur moi-même. Je vais simplement penser que je n’ai pas de chance et continuer de chercher des moyens d'échapper au problème. Cependant, je ne sais pas comment résoudre ce noeud de rancoeur juste comme le dit le vieil adage : « Il vaut mieux résoudre l’hostilité que de la nouer ».

Je me rappelle d’une histoire concernant une femme au foyer très bienveillante qui a néanmoins rencontré un mari odieux. Son mari aimait beaucoup boire. A chaque fois qu’il rentrait ivre, il la frappait toujours après. Elle était si honnête qu'elle ne blâmait pas son mari, mais trouvait seulement que sa vie dure était misérable. Cependant, lorsque son corps physique ne pouvait plus supporter les coups fréquents, elle sentait que sa vie était vraiment trop triste et douloureuse ce qui la conduisait ainsi à avoir l'idée de se suicider.

De notre point de vue, nous trouvons qu’il s’agit d’un incident triste et tragique. Comme la femme au foyer n’avait rien fait de mal, c’était trop absurde que son mari la frappât quand il était ivre. S’il y avait des gens qui avaient un sens de la justice, ils auraient intervenu pour la défendre. Par la suite, elle n’avait pas d'autres solutions que de choisir de se suicider ; grâce peut-être à sa bienveillance, elle rencontra un pratiquant bouddhiste sur son chemin (pour aller se suicider) qui l'arrêta et lui demanda où elle allait et ce qu'elle avait l'intention de faire. Elle dit honnêtement son intention au pratiquant. Le pratiquant lui donna alors des conseils : « Vous feriez mieux de suspendre votre tentative de mourir, mais plutôt de rentrer chez vous. Bien que votre mari vous batte toujours à votre retour, ce sera la dernière fois qu’il le fera et après cela, il ne vous frappera plus. » En entendant les paroles du pratiquant, la femme fut très surprise. Elle avait déjà été battue durant une longue période, était-ce possible que cela prît fin ? Quoi qu'il en soit, comme les frappes avaient duré pendant si longtemps et cela ne faisait aucune différence si une de plus était ajoutée, pourquoi ne pas rentrer à la maison pour jeter un coup d'œil ?

Ainsi, la femme retourna chez elle. Lorsque son mari rentra chez lui après avoir bu, il la frappa encore. Cependant, après l’avoir battue pendant quelques temps, la main de son mari s’arrêta soudainement dans l’air. Il fut incapable de continuer de frapper, mais se demanda soudain : « Pourquoi suis-je encore en train de te battre ? » Après cela, son mari ne la frappa plus, et dès lors, le couple vécut une vie harmonieuse et heureuse ensemble.

La femme était très curieuse au sujet de ce changement soudain de son mari, elle alla alors demander au pratiquant. Le pratiquant lui dit que son mari était un cheval gardé par sa famille dans sa vie précédente. Comme elle l’avait fouetté un millier de fois dans la vie précédente de son mari, celui-ci se réincarna pour être son mari dans cette vie afin de récupérer sa dette de mille fouets.

Après avoir lu l'histoire, j’eus une sueur froide. Dans ce cas, ce n’était que notre propre karma qui avait causé l'incident. Supposons que la femme n’était pas prête à accepter un tel châtiment, mais qu’elle pensait plutôt : « J'ai fait un énorme effort pour la famille, mais pourquoi mon mari me traite-t-il de cette manière ? » Elle ne cessait alors d’avoir de la rancoeur envers son mari, ce qui finissait dans une impasse pour les deux parties. Cela pouvait probablement provoquer une plus grande rancune entre eux.

Si la femme au foyer pouvait prendre son mal en patience et supporter aisément (le comportement de son mari), peut-être que le châtiment se serait terminé à un rythme plus rapide. Si elle pouvait avoir un cœur reconnaissant, être remplie de repentance et avoir un sentiment de honte, peut-être que lorsqu’elle était battue huit cents fois, les coups restants (deux cents frappes) auraient été exemptés grâce à sa bonne attitude. Ce n’est pas impossible (de traiter le châtiment) de cette manière. C’est pourquoi nous devons "tirer le meilleur parti en acceptant docilement les humiliations". Cela n’est pas étonnant que ce soit difficile à réaliser. Dans le cas où le paticca akusala (le mauvais karma) accumulé dans les vies antérieures était trop important, on pourrait peut-être essayer d'éliminer son entrave karmique au travers de chants de Sutras bouddhistes.

En possédant seulement une connaissance superficielle, je me suis demandé si l’on se trouve aussi dans la cause et l'effet quand on aime quelqu'un. Dans la vie précédente, la cause était : il l'aimait, mais elle le blessait et le délaissait. Ainsi (l'effet est), quand elle le rencontre dans cette vie, elle l'aimera de manière inexplicable. Pourtant, il lui fera du mal et l’abandonnera aussi finalement, ce qui la rendra triste et malheureuse. C’est également un cas de réclamation et de remboursement d’une dette, n’est-ce pas ?

Est-il vrai que l'on a besoin de rembourser la dette de l'amour que l’on doit aussi ? Est-il également vrai que lorsqu’une dette est remboursée, l'affection entre l’un et l’autre disparaîtra naturellement ?

Si la réponse est vraiment comme cela, y a-t-il encore un sens à persister dans l'amour profond ? Peut-être que dans ma vie précédente, c’était moi qui avais laissé quelqu’un subir la souffrance du manque profond d’affection, et que dans ma vie présente, je dois aussi subir le même genre de douleur. C’est pitoyable que je pense constamment que mon amour pour l'autre est réel au moment de la souffrance (sans me rendre compte de la vérité). Cependant, après trois années passées, puis plus tard cinq années passées, la flamme de l'amour continuera-t-elle toujours de brûler ? Peut-être que son image dans mon esprit a déjà changé d'un cavalier impeccable vers un homme déloyal et méprisable ?

Pourquoi est-ce ainsi ? Peut-être parce que je ne veux pas rembourser la dette, ou peut-être que je grince des dents en remboursant ma dette, ou même que j’ai fait beaucoup de choses nuisibles à l'autre, ce qui (a aggravé le cas) l’a rendu encore plus en colère et lui fera réclamer à son tour la dette plus férocement. En conséquence, les problèmes entre les deux personnes sont si graves que tous deux doivent continuer de se réincarner, continuer de demander le remboursement de la dette, continuer de souffrir…

En étant emmêlé dans l'amour conjugal, l'affection et la rancune, quand on est capable de comprendre toute la situation mais également las de s’y engager, peut-être que c’est juste le bon moment pour l'un de vraiment demander le détachement. Celui qui souhaite réellement sortir du tourbillon de la douleur et de la misère ainsi que rechercher une véritable libération de la vie, peut donc être considéré vraiment comme la personne la plus chanceuse !

Notre Maître nous a déjà enseigné que : « Durant l'adversité, on devrait la considérer comme un moyen d'éliminer son karma effectué ; on devrait aussi essayer d'éviter la création de nouvelles calamités dans des circonstances favorables. » En fait, chaque mot du Maître est de la même importance pour nous, mais nous le traitons toujours comme un souffle de vent passant par l'oreille (ne pas tenir compte des conseils/avertissements). Lorsque je tente de gravir pour mettre la main sur un bon partenaire, je me suis peut-être déjà traîné moi-même dans la boue. Dans ce cas, je n’aurai même pas assez de temps pour rembourser ma dette, comment pourra-t-il y avoir la force des vœux pour inspirer un kusala paticca (un bon karma) ?

Au moment où un akusala paticca (un mauvais karma) apparaît alors que je suis complètement perplexe, je pense même aux différents moyens de prouver ma "sincérité" en employant toutes sortes de stratégies ou de ruses. Ou alors, je suis si impatient d’avoir une réussite au point de sacrifier mon corps, et finalement je me suis totalement ruiné ! Il est trop tard pour les regrets et le sang continue de couler de mon cœur, et pourtant, il n'y a pas de solution au problème. Avec la haine dans l'esprit, lorsque je le rencontre à nouveau dans la prochaine vie, vais-je lui demander continuellement de rembourser sa dette ? ?

Cela est facile à dire, je suis une telle personne qui ne comprend pas la loi de cause à effet, qui refuse de lâcher-prise, et qui continue à se réincarner ! Pour nous faire vraiment comprendre la loi de cause à effet, pour nous permettre vraiment de nous réveiller, comment tout cela peut-il être atteint si l’on ne le traite pas sérieusement ? Cependant, c’est vraiment difficile d’identifier et de clarifier le problème comme notre vie est toujours si brève. Quoi qu'il en soit, même si je ne suis pas capable de comprendre, il suffit d’être honnête et prêt à écouter l'enseignement du Maître et à pratiquer avec diligence, alors je peux naturellement être sûr de tirer profit infiniment.

Lamentation après lecture : au cours de la réincarnation, qui sont nos plus proches et plus chères personnes (les parents, le/la conjoint(e), les enfants, etc.) ? Qui sont les personnes étrangères ? Qui sont nos fées marraines ? Qui sont nos ennemis ? En général, quand on sait qui est la personne la plus chère, on le/la traitera sûrement mieux. D'autre part, si l’on sait qui est notre ennemi, on va naturellement le/la traiter moins bien. Etre mieux avec lui/elle est une tentative de le/la rendre meilleur(e), une sorte d’obstination sera ainsi formée ; être moins bien avec lui/elle se traduira par une incapacité à dénouer le nœud de griefs, ce qui entraînera à son tour une incapacité de se libérer. Les pratiquants qui n’ont pas encore atteint le "Purvanivasanusm" (la connaissance-Bouddha de toutes formes d'existence antérieure de soi et des autres) doivent engager le coeur-donnant (note 1). Quel genre de coeur-donnant à initier ? Cela est simple, c’est la quatrième phrase des « Quatre Types de Coeurs incommensurables » (note 2) que nous chantons toujours en faisant la pratique du dharma : « Puissent tous les êtres être dans l'équanimité, libérés de préjugés, d'attachement et de colère » ! !


Notes pour les traducteurs et les lecteurs :
1. Le coeur-donnant (發心)
En fait, il n'y a pas un tel mot "cœur-donnant" dans le dictionnaire, il a juste été créé.
En chinois, si nous expliquons le mot bouddhiste "cœur " (pas le coeur du corps humain), c’est un terme abstrait que nous ne pouvons que sentir, réaliser ou en être conscient. C’est encore plus difficile d'exprimer le mot "cœur" en français.
De manière générale, le terme "cœur-donnant 發心" est communément utilisé ou vu dans la vie quotidienne. Il peut impliquer un "cœur-donnant général" comme l'offrande de nourriture au Maître, les dons à des organisations caritatives, etc. En parlant sérieusement, il existe de nombreux types de cœurs dans le Bouddhisme tels le coeur de pratique (修行心), le coeur de compassion (慈悲心), le coeur de Bodhisattva (菩薩心), le coeur de Bodhi (菩提心), etc.
Allons considérer les mots :
- donner signifie transférer sa possession (給予), faire un cadeau (贈送), fournir (供給).
- donnant signifie accordant/offrant/attribuant un cadeau.

Si nous traduisons「發心」par le cœur-donnant, nous pouvons sentir et ressentir ce qui se passe.

 
Exemple : Il est un bouddhiste au coeur-donnant. 他是一位發心的佛教徒
  Il montre un coeur-donnant à tous les questions/événements/activités du Bouddhisme. 他對佛教所有事和活動都表現發心
 
2. Quatre Types de Coeurs incommensurables (四無量心)
Si nous traduisons「四無量心」par « les Quatre Incommensurables », il y a en fait beaucoup de choses ou de matériaux qui peuvent être incommensurables, comme la sagesse du Bouddha, l'espace, la connaissance, les êtres vivants, etc. Nous ne pouvons donc pas exprimer un sentiment de cœur. Par conséquent, le mot "cœur" doit être utilisé ou inclus dans ce terme bouddhiste.