Le secret du bonheur
(voir à travers, lâcher prise, être à l’aise)
 

Rinpoche fit un discours en premier en 1992
Le membre confirmé en France Cheng le réitéra au nom de Rinpoche le 23 juin 2002 (environ dix ans après)
Mis en ligne sur le site le 28 aout 2014 (environ douze ans après de nouveau)

Introduction
Nous sommes maintenant dans une ère de turbulence qui est pleine de détresse anxieuse, les ennuis se déclenchant de façon inattendue. Dans la vie quotidienne actuelle, l'homme doit travailler très dur toute la journée. Sous l’environnement de la survie du plus apte, il n'y a pas d'autres choix que de "s'incliner pour le bien de cinq boisseaux de riz (comme salaire)" (remarque : cette phrase signifie que l'on doit se plier au supérieur pour obtenir une faible rémunération), ou de courir partout pour seulement la gloire et la richesse, ou bien d’être engagé dans des affaires mondaines et des activités sociales. Etant occupé du matin au soir, la pression accumulée est si grande que l’on a du mal à respirer. Au fil du temps, quand on ne peut plus le supporter, on souffrira alors d’une dépression nerveuse. Comment peut-on trouver un équilibre entre la pression et le laxisme ? Comment peut-on être libéré de l'anxiété et de l'illusion ? Comment peut-on obtenir le bonheur ainsi que la paix dans la vie ?

Discours principal
Il y avait un pratiquant qui prenait avec lui deux bouquets de fleurs pour faire offrande à Bouddha Sakyamuni. Le Bouddha dit : « Lâche. » Le pratiquant lâcha alors les deux bouquets de fleurs qu’il tenait dans ses mains.
Le Bouddha dit de nouveau : « Lâche. » Le pratiquant était tellement confus qu'il ne savait pas quoi faire. Ses mains étaient toutes deux vides, que pouvait-il encore lâcher ?
Le Bouddha dit avec compassion : « Tu devrais lâcher les Six Objets des Sens externes, les Six Racines des Sens internes et les Six Consciences. Laisse-les tous s’en aller momentanément, tu atteindras un endroit où il n'y a plus rien à renoncer. Tu seras ainsi dans un domaine dans lequel la naissance et la mort seront épargnées. »

Les Six Objets des Sens externes désignent : la forme, le son, l'odeur, le goût, le toucher et la pensée, qui sont tous des phénomènes imaginaires et erronés et qui contaminent la paix et la tranquillité de l'esprit et de l'âme. Par conséquent, ils devraient tous être lâchés prise.
Les Six Racines des Sens internes sont : l’œil, l’oreille, le nez, la langue, le corps et l’esprit. Ils sont comme une végétation telle que les herbes ou les arbres, leurs consciences existent en raison de leurs racines. L'existence des Six Racines des Sens donne lieu aux Six Consciences. Comme le karma repose nécessairement sur le fonctionnement des organes des sens depuis ou avant le commencement de la vie, les Six Racines des Sens devraient donc également être lâchées prise. Les fonctions cognitives des Six Racines des Sens vers les Six Objets des Sens génèrent la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher et la connaissance.
Les Six Consciences : en prenant les Six Organes des Sens comme une dépendance et les Six Objets des Sens comme une cause coopérante, la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher et la connaissance sont ainsi produits ce qui mène aux Six Consciences respectives, à savoir la conscience des yeux, la conscience des oreilles, la conscience du nez, la conscience de la langue, la conscience du corps et la conscience de l’esprit. Toutes les conciences donnent naissance alors au rôle de l’analyse, ce qui rend des gens pleins d’illusions et d’ennuis. Par conséquent, les Six Consciences devraient être lâchées prise de manière très urgente.
Conclusion
Le Bouddha dit : « En voyant à travers et en lâchant prise, on peut atteindre l’Isvara (l’autonomie, la souveraineté, l’indépendance et l’absolu comme les Bouddhas et les Bodhisattvas) ». Cela désigne une réalisation complète et approfondie de la vérité de la "Coproduction conditionnée" et de la "Vacuité de la nature".
L'illusion du phénomène (l'apparence des choses) est l'objectif de voir à travers ; l'attrait et la coercition de la gloire et du gain, ainsi que du désir matériel, sont ceux qui doivent être lâchés prise.
Ainsi, on se sent à l’aise et la liberté sans contrainte est acquise.
 
Par conséquent, rivaliser le "pouvoir", le "bénéfice", le "statut social", etc., est en fait sans intérêt pour la jouissance. Ils nous empêchent non seulement d'avoir du bonheur, mais ils accroissent aussi nos soucis. Si l'on veut obtenir de la liberté sans contrainte, tout lâcher prise est le seul moyen de l'avoir. Lorsque tout est lâché prise, le fardeau du fond de notre coeur sera naturellement réduit ; une réduction du fardeau peut donc nous permettre d’acquérir le secret du bonheur, c'est-à-dire que l'on peut vraiment voir à travers, lâcher prise et être à l’aise.