Partage des reliques du Bouddha dans huit pays |
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Bouddha Sakyamuni naquit il y a plus de deux mille cinq cents ans en Inde à Kapilavastu (soit à la frontière actuelle entre le sud du Népal et l’Inde) et entra dans le Nirvana près de Kushinagar (aujourd’hui une ville de l’Etat de l’Uttar Pradesh en Inde), au bord d’un fleuve dans une forêt de sals.
Dans les derniers enseignements légués par le Bouddha et adressés aux disciples lors de Son entrée dans le Nirvana, il est dit : « Vous ne devez pas être tristes ! Dans l’univers, toute naissance a un aspect impermanent, ceci est la loi de la nature, sans aucune exception. Ne vous avais-je pas dit : tout ce qui est aimé sera perdu, tout ce qui se réunit se séparera. Le corps humain composé de matière et d’esprit est impermanent, il n’est pas aussi libre qu’on peut le penser. ... Souhaiter que le corps d’émanation du Bouddha demeure pour toujours est contraire au principe de la nature du Dharma. Je ne peux pas aller à l’encontre du Dharma. Si vous voulez que je demeure éternellement, alors que vous ne suivez pas mes enseignements, à quoi cela servira-t-il même si je vis durant des milliers ou des dizaines de milliers d’années ? Si vous pouvez suivre mes enseignements, je vivrai alors éternellement dans votre esprit. Mon Dharma et ma sagesse seront omniprésents et demeureront avec vous et les êtres futurs. »
Avant d’entrer dans le Nirvana, le Bouddha transmit de manière détaillée à Son disciple Ananda comment traiter la crémation après Son Nirvana. Selon le « Sutra Dirghagama », le Bouddha dit à Ananda : « Ananda, pour ma cérémonie funèbre, il faut d'abord laver le corps avec de l'eau parfumée, puis envelopper le corps avec de nouveaux linceuls, ... poser de bons encens et de beaux tissus au-dessus avant de l'incinérer. » Le Bouddha apporta des précisions détaillées concernant Son propre bain après le Nirvana, les objets entourant Son corps, le cercueil, l'huile et les bûches à utiliser pour la crémation, etc. Bouddha Sakyamuni légua non seulement des enseignements dans ce monde, mais aussi de nombreuses reliques pour les générations futures après la crémation. A ce moment-là, les souverains de chaque pays se répartirent les Sariras du Bouddha (reliques) considérées comme des objets sacrés et firent construire des stupas pour vénération.
Après que Bouddha Sakyamuni eut utilisé sa propre flamme Samadhi pour incinérer son corps en reliques, les sept souverains, le roi Ajatasattu du royaume Magadha et les autres souverains voisins, envoyèrent chacun des représentants dans la ville de Kushinagar et réclamèrent à la dynastie Malla du royaume Kushinagar de répartir de façon égale les reliques du Bouddha. Au début, les Mallas de Kushinagar refusèrent le partage. Un sage brahmane (appelé Doha) fut le médiateur, il leur rappela que les enseignements du Bouddha prônaient la paix et essaya de les dissuader de "s’entretuer pour les reliques du Bouddha". Selon sa proposition, les reliques du Bouddha furent partagées en huit parts égales, puis ramenées par les représentants de chaque pays où des stupas furent construits pour la vénération, mettant ainsi fin aux conflits. Les dents du Bouddha furent attribuées pour vénération au roi Ajatasattu du royaume Magadha, vigoureux protecteur du Bouddhisme. Doha pria de ramener le vase vide qui avait contenu les reliques, en souvenir, et il fit bâtir par la suite un stupa pour abriter ce vase. Le roi de la dynastie Maurya qui était arrivé en dernier n’avait pas obtenu une part de reliques, il ne put alors ramener que des cendres de la crémation de Bouddha Sakyamuni et fit également construire un stupa pour les abriter. Ainsi, huit stupas furent édifiés pour contenir les reliques de Bouddha Sakyamuni, et il y eut un 9ème stupa sous forme de "vase" et un 10ème pour les "cendres", soit en totalité dix stupas répartis dans dix endroits : |
1) |
au royaume Magadha, du roi Ajatasattu |
2) |
au royaume Vaisali, du clan de Licchavi |
3) |
au royaume Kapilavastu, du clan des Sakyas |
4) |
au royaume Allakappa, du clan des Bulis |
5) |
au royaume Ramagrama, du clan des Koliyas |
6) |
au royaume Vethadipa, brahmane |
7) |
au royaume Pava, de la dynastie Malla |
8) |
au royaume Kushinagar, de la dynastie Malla |
9) |
dans la dynastie Maurya (stupa pour les cendres) |
10) |
chez Doha, un sage brahmane (stupa sous forme de vase) |
A propos de la répartition des reliques et la construction des stupas pour les contenir, ces faits sont inscrits à l’origine dans le « Sutra du Nirvana » en pali. Dans les Sutras traduits en chinois, cela est également mentionné.
Concernant Son entrée dans le Nirvana, après la crémation de Son bûcher, le Bouddha avait légué 84000 pièces de reliques. Il est indiqué dans le « Sutra Le Bodhisattva dans la Matrice Maternelle (菩薩處胎經) » : « Après le Nirvana du Bouddha, il y a 84000 reliques ». Les reliques du Bouddha avaient été partagées pour vénération entre les huit pays, et elles furent appelées les « reliques fragmentaires » par les générations ultérieures. Par ailleurs, une guerre civile indienne faillit éclater à cause du partage des reliques dans les huit pays, ces faits sont évoqués en détail dans plusieurs Sutras. |
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Selon le « Sutra Dirghagama », volume 4, chapitre "Voyage et Pratique" : « A ce moment-là, les Mallas du royaume Pava voulaient avoir une part des reliques, ils construisirent un stupa dans leur pays pour les abriter, préparèrent une armée pour aller dans la ville de Kushinagar, et envoyèrent des représentants pour réclamer une part des reliques. Cependant, le roi de Kushinagar prétendit que le Bouddha s’était éteint dans son pays et que c’était donc à son peuple de vénérer les reliques ; il refusa de les partager. En même temps, les Bulis du royaume Allakappa, les Koliyas du royaume Ramagrama, les brahmanes du royaume Vethadipa, les Sakyas du royaume Kapilavastu, les Licchavi du royaume Vaisali et le roi Ajatasattu de l’Empire Magadha avaient aussi préparé leur armée et sollicitèrent le sage brahmane Doha pour traiter le partage des reliques. Le roi de Kushinagar, pour les mêmes raisons, refusa le partage. Les souverains voulaient alors obtenir les reliques par force. Le sage brahmane Doha les convainquit de ne pas se combattre, et de partager les reliques en huit parts pour les huit pays. Finalement, les huits représentants retournèrent chacun dans leur pays avec leur part de reliques et chaque royaume édifia un stupa pour vénération. » |
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Selon le « Sutra Le Bodhisattva dans la Matrice Maternelle », il est dit : « Les huit rois envoyèrent chacun leur armée pour réclamer les reliques, même les huit classes d’êtres célestes voulaient aussi les revendiquer. A ce moment-là, il y avait un sage qui dit : “si les rois se battent, il y aura des gagants et des perdants. Les reliques du Bouddha ne leur seront pas bénéfiques. Je dois les répartir en trois parts : une part pour les êtres célestes, une part pour le roi-Dragon, une part pour les huits pays.” Ainsi, les êtres étaient-ils tous satisfaits ; ils ramenèrent chacun des reliques dans leur pays et édifièrent des stupas pour vénération. » |
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Notes : |
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A propos de l'emplacement des huit stupas, il existe de nombreuses légendes. Au siècle dernier, les érudits européens commencèrent à connaître le Bouddhisme. Parmi eux, certains étaient arrivés à la conclusion que Bouddha Sakyamuni n’était pas un personnage qui avait réellement existé sur cette terre. Par exemple, dans « l’Essai sur la légende du Bouddha » écrit par Emile Senart, ce dernier avait nié l’existence de Bouddha Sakyamuni. Heureusement, peu de temps après, cette accusation fut réfutée par des preuves solides. En 1898, W.C. Peppe, un archéologue britannique, lors d'une fouille archéologique à Piprawa, au sud du Népal, fit la découverte d’une boîte en pierre relativement grande qui se trouvait à l’intérieur d’un stupa en brique, déjà détérioré, de diamètre d’environ 35 mètres. Cette boîte en pierre contenait 2 vases en pierre et quelques objets en pierre aussi. Les 2 vases en pierre (vases à reliques) de taille différente, un grand et un petit, contenaient des reliques. Le petit vase était rond, divisé en deux parties, haute et basse. La partie supérieure était le couvercle du vase, en présence des anses, sur lequel était gravées les inscriptions en brahmi, écriture utilisée à l’époque du roi Ashoka ou à une époque précédente ; ces inscriptions disaient : « Voici le récipient des reliques du Bouddha, vénérées par la renommée dynastie des Sakyas, par Ses frères et soeurs, Son épouse etc. » Cette découverte apporta une nouvelle preuve indéniable pour l’authenticité de l’histoire du Bouddha et elle secoua le monde archéologique de l’époque. Ces inscriptions prouvaient que les reliques découvertes représentaient bien une part des reliques du Bouddha partagées entre les huit pays, et que celles-ci étaient destinées au royaume Kapilavastu. Elles justifiaient également que ce qui était mentionné dans le « Sutra Dirghagama », ainsi que dans d'autres Sutras, était véridique. Après l'excavation des reliques du Bouddha au Népal, le gouvernement britannique les offrit au roi de Siam. Par la suite, ce roi octroya une partie des reliques à Ceylan (Sri Lanka), à la Birmanie et au Japon etc.
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Dans le récit de voyage « La Biographie de Faxian (法顯傳) », il a été inscrit qu’il y avait un stupa qui arbritait des fragments de crâne du Bouddha dans la ville Hidda, à la frontière de Nagarahara. |
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Dans le « Rapport du voyage en Occident à l'époque des Grands Tang (大唐西域記) », chapitre 1 "Royaume Kapisa", il a été inscrit que dans ce pays, il y avait un stupa construit par le roi-Dragon qui abritait les reliques de chair du Bouddha, et qu’il y avait aussi un fragment de crâne du Bouddha au nord-ouest du pays. |
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Les huit pays de l’époque correspondent à l'Inde, au Népal, au Sri Lanka et à d'autres pays d’aujourd'hui. |
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