D’autres types de reliques
 

Il y a d’autres types de reliques qui ne correspondent pas aux ossements du corps, par exemple :

(1) Il est dit qu’à l’époque de la dynastie Song, lorsqu’un laïc bouddhiste (呂元益) gravait les « Ecrits de Longshu sur la Terre Pure (龍舒淨土文) » et arrivait au chapitre « Voeux (祝願篇) », des reliques surgissaient trois fois de la plaque.
(2) A l’époque de la dynastie Song, lors de l'incinération du maître Zen 長慶閑, il y avait une tempête et le vent emporta la fumée à 40 miles plus loin. Dans tous les lieux traversés par cette fumée, on trouvait des reliques sur les maisons, les arbres et les herbes. En rassemblant les reliques, cela représentait un volume de quatre pierres.
(3) De l’Occident jusqu’en Chine, il apparut un type de reliques obtenues après avoir profondément ému les Bouddhas. Cela a été mentionné de nombreuses fois et voici quelques exemples :
 

Dans l’ouvrage « Chu Sanzang Jiji (三藏記集) », volume 13, il est écrit : « Lorsque le moine bouddhiste, Kang Senghui (康僧會), rencontrait l’empereur de la dynastie des Wu occidentaux, Sun Quan (孫權), à Jiangdong, l’empereur lui demandait des faits miraculeux du dharma bouddhiste. Le moine priait ainsi pendant 21 jours et obtenait des reliques du Bouddha. L’empereur ordonna un lutteur de frapper les reliques avec un marteau en fer, mais il n'y eut la moindre déformation ; l'empereur éprouva alors beaucoup d’admiration et fit ainsi construire une pagode. »

Selon les descriptions de la « Biographie des Moines Eminents », à l’époque de Trois Royaumes, le moine Kang Senghui (康僧會) arriva à la ville Jianye. L’empereur Sun Quan (孫權) le convoqua et lui demanda : s’il arrivait à accueillir miraculeusement des reliques, l’empereur ferait construire une pagode pour lui ; s’il n’y arrivait pas, il serait puni selon la loi. Ainsi, Kang Senghui fit-il des prières avec ferveur dans une salle calme. Au bout de 21 jours, grâce à sa dévotion, des reliques apparurent dans le coffret en bronze qu’il avait préparé. Ceci est ce qu’on appelle les "reliques implorées" dans l’histoire bouddhiste. Peu importe comment ces reliques étaient martelées, elles ne pouvaient être brisées. Ce "miracle" avait convaincu l’empereur Sun Quan. Ce dernier tint ainsi sa promesse et fit construire une pagode et un temple, ce qui fut appelé la "construction du premier temple". Ce fut le premier temple à Jiangnan et cela déclencha dès lors l’opportunité au Bouddhisme de se répandre dans la région de Jiangnan.

  En 424, à l’époque de l’empereur Wen de Liu Song (劉宋文帝元嘉元年), le moine Dharma-mitra (曇摩密多) du royaume Kophen (罽賓) édifia un pavillon de Zen ; il implora des reliques avec ferveur et finit par en obtenir une.
(4) Les reliques ayant apparu de manière étrange :
  Selon la « Biographie des Moines Eminents », le grand moine Dao’an (道安, 314-385), sous la dynastie Jin, avait su qu’il y avait des reliques d’ossements du Bouddha dans le chignon d’une statue antique de Bouddha, en provenance d’un pays étranger.
  Les dents du Bouddha dans les quatre temples de la ville de Chang’an sous la dynastie Tang : la dent du Bouddha du temple Chongsheng (崇聖寺) fut ramenée des cieux par le prince Nezha (哪吒太子) pour l’offrir au moine 宣律師 résidant au Mont Zhongnan (終南山) ; la dent du Bouddha du temple Zhuangyan (莊嚴寺) fut ramenée de l’Inde en cachette dans des jambes, sous la protection du Dharmapala Kapila ; les deux autres dents du Bouddha furent ramenées par le moine 法界和尚 du royaume de Khotan (于闐國) et de l’Empire du Tibet (吐蕃). (Ces quatre dents du Bouddha sont encore en cours de vérification)
(5) De nos jours, il y a des personnes qui ont aussi pu accueillir des reliques par dévotion. Par exemple, quand on allume des lampes comme offrande aux Bouddhas, avec la plus grande ferveur, on obtient des reliques parmi des lampes et des fleurs ; c’est ce qu’on appelle "annoncer de bonnes nouvelles au travers de lampes et de fleurs" dans le Bouddhisme. Il est dit que le disciple laïque (楊佩之) du Maître Yin Guang (印光大師) a obtenu des reliques parmi des lampes et des fleurs. En 1947, selon l’ouvrage《大勢至菩薩念佛圓通章﹒印公親書﹒靜公講義》imprimé par le temple Lingyan Shan (靈岩山寺) à Suzhou, lors du jour d’anniversaire d'un Bodhisattva, une grande relique fut découverte dans un récipient de lampe ; elle était blanche, transparente et lumineuse, comme un cristal. Le Maître Yin Guang disait que c’était grâce à « l’extrême dévotion, la manifestation de la bénédiction compatissante de Bouddha ».
(6) Le nombre des reliques octroyées par l’empereur Wendi de la dynastie Sui (隋文帝) aux différents états était assez important. D’où viennent-elles ? Au début, avant son règne, il y avait un moine indien qui lui avait offert un sachet de reliques. Par la suite, après être devenu l’empereur, la reine, les concubines et lui-même avaient tous obtenu miraculeusement des "reliques" ; même au moment des repas, ils avaient trouvé des reliques sous les dents. Obtenir miraculeusement des "reliques" n’était jamais arrivé en Inde, et on supposait que c'était peut-être lié à des besoins réels de développer une sorte de légende. L’empereur Wendi savait aussi très bien que certaines reliques n’étaient pas authentiques et avait donc dit : « Pourquoi faut-il que tout soit vrai ? ». A vrai dire, les reliques ne sont pas nécessairement authentiques ; leurs substituts sont autorisés selon les Sutras bouddhistes.
   
Remarque : les sources et les exemples d’utilisation de substituts des reliques, autorisée selon les Sutras bouddhistes
Comme les pagodes sont construites partout pour vénérer les reliques du Bouddha, et comme les vraies reliques du corps du Bouddha sont limitées et rares, il est ainsi expliqué dans les Sutras traduits ultérieurement que même s’il n’y a pas de reliques du Bouddha, cela n’est pas gênant. Il est permis d'utiliser des substituts, comme par exemple des sutras, tous types de bijoux, des plantes, etc. Ceux-ci peuvent se substituer aux reliques.
  Dans le « Sutra du Lotus », chapitre 10 « Le maître du Dharma (法師品) », il est dit : « Partout et en tous lieux où l’on le prêchera, le lira, le récitera, le copiera, ou même où l'on en préservera les volumes, il conviendra à chaque fois d'y ériger un stupa des sept matières précieuses, que l'on fera extrêmement haut, vaste et décoré. Il ne sera pas nécessaire d'y mettre en plus des reliques du Bouddha. Pourquoi cela ? C'est qu'il y aura déjà le corps entier de l'Ainsi-Venu. Ces stupas devront être, par tout ce qui existe comme fleurs, encens, colliers, dais de soie, bannières, musiques et hymnes, honorés, respectés, vénérés, célébrés. »
  Dans le Sutra《如意寶珠轉輪秘密現身成佛金輪咒王經》traduit par le moine Amoghavajra (不空) sous la dynastie Tang, il est dit : « S’il n’y a pas de reliques, on utilise de l’or, de l’argent, du liuli (verre de cristal coloré), du cristal, de l’agate, du verre, d’autres trésors, etc, pour substituer aux reliques... Pour les pratiquants sans moyens, ils ramassent des cailloux propres au bord de la mer pour substituer aux reliques. On utilise même des herbes médicales, des bambous, des racines pour les substituer aux reliques. »
  Dans le « Sutra sur le Mérite de Baigner un Bouddha (浴佛功德經) », il est mentionné un vers cité par le moine Assaji (馬勝比丘) à Sariputra (舍利弗). Ce vers explique clairement l’éternité du corps de Dharma qui n’apparaît, ni disparaît, et il est ainsi appelé vers du corps de Dharma, appelé aussi vers de reliques du corps de Dharma. Lorsque l’on dépose des Sutras comme offrande à l’intérieur du stupa, on doit réciter ce vers. [Le vers et son explication sont en version chinoise uniquement.]
Lorsque le grand moine de la dynastie Tang allait vers l’Occident à la requête du Dharma, en Inde, il voyait les habitants locaux fabriquer de petits stupas avec des encens, et déposer des Sutras à l’intérieur de ces stupas, ce qui était appelé "reliques du Dharma". Ensuite, ils construisaient un grand stupa pour accueillir beaucoup de ce type de reliques du Dharma et ce stupa devenait un "stupa à reliques du Dharma". Ce type de stupa était aussi un objet d’offrande et de vénération pour les disciples bouddhistes.
Du fait que la vraie dent du Bouddha doit être très solide et incassable, selon le recueil de médecine chinoise, « Bencao gangmu (本草綱目) », rédigé par Li Shizhen (李時珍) durant la dynastie Ming, les moines de l’étranger utilisaient des pierres vajra très dures pour les substituer aux dents du Bouddha, et il y avait aussi des gens qui utilisaient des dents de tapir très solides pour en faire des dents du Bouddha.
Parmi les objets de stupas déterrés dans les fouilles archéologiques, il y avait vraiment beaucoup de reliques enfouies qui étaient en fait des objets de substitut. Par exemple, en 1985, dans la fouille de la base de stupa, du temple Qingshan (慶山寺) construit à l’époque de la dynastie Tang et situé à Lintong dans la province du Shaanxi, on trouva un coffret très fin en or et en argent ; à l’intérieur, il y avait deux vases verts en verre qui contenaient des substituts de reliques fabriqués en cristal. Comme l’utilisation des substituts de reliques était autorisée, on ne craignait pas que les gens disaient que c’était des contrefaçons, certaines bases de stupa abritaient ainsi un très grand nombre de substituts de reliques.
Comme en 1960, dans la fouille de la base de stupa en fer, du temple Ganlu (甘露寺), à Zhenjiang dans la province de Jiangsu, il y avait au total 773 pièces de reliques, 167 pièces de reliques, petites comme des graines de sésame, transparentes ou à moitié transparentes dans deux coffrets en or enfouis sous la dynastie Tang, et 606 pièces de reliques ensevelies sous la dynastie Song.
Dans la base du stupa du temple de la Double Pagode (雙塔寺) situé dans la province de Shanxi, on avait déterré un coffret en pierre qui contenait des "reliques de dents du Bouddha, d’ossements du crâne, d’ossements du doigt, etc". Leur nombre était important, les ossements du Bouddha comprenant les ossements du crâne, du doigt, de la colonne vertébrale, de la hanche, de la cuisse, de la jambe et des dents, au total 115 pièces ; rien que parmi les dents du Bouddha, il y en avait 87 pièces. Il y avait aussi 3000 perles de "reliques" fabriquées en quartz, enfouies ensemble avec les ossements du Bouddha. En ce qui concernait le coffret fin en argent, il y avait une "dent du Bouddha" à l’intérieur. Après une identification formelle, ce fut confirmé qu’il s’agissait d’une dent de cheval.
Par ailleurs, en 1985, lors de la rénovation du stupa 無垢淨光舍利塔 à Shenyang, deux vases furent déterrés dans le centre du stupa, l’un contenant 43 pièces de "reliques" et l’autre 350 pièces, au total 393 pièces. Selon l’analyse des matériaux, parmi ces reliques, 333 pièces étaient des perles, 7 pièces des perles de corail, 10 pièces des pierres pures.