Le temple Famen se trouve dans le village de Famen situé à 10 kilomètres au nord de la ville de Xian de Fufeng, dans la province du Shaanxi en Chine. Il fut construit vers la fin de la dynastie des Han de l'Est, le temple initial était de grande envergure, couvrant une superficie de 100 acres. A son apogée sous la dynastie Tang, le temple possédait 24 salles, plus de 500 moines. De plus, à l’époque des Sui et Tang, le temple Famen était considéré comme un temple royal ; les empereurs des différentes dynasties avaient à plusieurs reprises accueilli la relique ; lors de chaque accueil, la famille impériale faisait offrande d’un grand nombre de trésors précieux. A l'intérieur du temple, il y avait une pagode octogonale de treize étages, haute de 47 mètres ayant en tout 89 niches de Bouddha du 1er au 12e étage. La structure était construite en bois et chaque niveau était rempli de gravures fines et d’ornements magnifiques. Il existe aussi des inscriptions au pied de la pagode [les différentes inscriptions qui décrivent les phénomènes extraordinaires apparus sont en version chinoise uniquement]. Il était dit que c'était des phénomènes qui apparaissaient après que le temple Famen eut acquis la relique du Bouddha ! Les différentes sortes de belles légendes extraordinaires avaient contribué à rendre le temple Famen en un lieu bouddhiste sacré en Chine, un lieu de pèlerinage incontournable.
Sans des entretiens réguliers de la pagode du temple Famen durant de nombreuses années, bien que la pagode ait été restaurée à plusieurs reprises, en août 1981, la moitié de son mur s'effondra quand même soudainement. En avril 1987, en raison de la reconstruction de la pagode du temple Famen, lors du nettoyage de la base de la pagode, fut accidentellement découvert un palais souterrain de la dynastie Tang enfoui durant un millier d'années. Il s’agit du plus grand palais souterrain découvert en Chine jusqu’à ce jour. Il est composé de marches, de tunnels, d'une première salle, d'une salle centrale, d'une dernière salle, etc, fabriqués tout en pierre, au total quatre portes en pierre ; les structures de construction étaient grandioses, datant de l'époque des Tang. A l’intérieur, non seulement la plus précieuse et unique relique d'une phalange du Bouddha Sakyamuni au monde (et trois copies de cette relique) y était enfermée, mais un grand nombre de biens culturels précieux de la dynastie Tang, environ 2400 pièces, y étaient aussi préservés. La majorité de ces objets étaient des instruments à offrandes et des instruments utilisés par les empereurs, élaborés spécialement pour les familles impériales, ce qui représentait le niveau élevé dans la fabrication d'objets en or et argent de la dynastie Tang, ainsi que le respect et l’estime pour le Bouddhisme ; cette découverte était en particulier considérée comme un grand événement dans l’histoire du Bouddhisme. A ce jour, parmi les découvertes des palais souterrains d’une pagode, le palais souterrain du temple Famen est le plus ancien, de la plus grande envergure et du plus haut niveau. La Chine considère la relique de la phalange du Bouddha comme un "bien culturel d’importance nationale", un trésor national suprême. Toute exposition à l'étranger doit être approuvée par le Conseil des Affaires d’Etat. La relique de la phalange du Bouddha est aussi désignée au niveau mondial comme un bien sacré du Bouddhisme et un patrimoine culturel précieux ; de plus, elle est classée par l'UNESCO comme la neuvième merveille mondiale.
Les reliques des phalanges du Bouddha
En 1987, au sein du palais souterrain du temple Famen, furent découvertes quatre "reliques des phalanges du Bouddha" : un "os de l’âme", trois "os de l’ombre". L’os de l’âme désigne la relique du véritable corps du Bouddha, de couleur crème, avec des fissures et des sécrétions granulaires. En raison des quatre grandes catastrophes de dharma subies par le Bouddhisme chinois sous le règne des quatre empereurs dans différentes dynasties (三武一宗法難), les grands moines de l’époque calquaient ainsi la relique du véritable corps du Bouddha et créaient minutieusement trois copies de "reliques d’os de l’ombre", démontrant que les gens d’autrefois recherchaient à tout prix à protéger la relique authentique ! L’os de l’ombre ressemble à une ombre de l’os de l’âme, dans le but de montrer l’immortalité de cette dernière. Selon le monde du Bouddhisme, l’os de l’ombre et l’os de l’âme ont un lien inséparable ; ils ne sont ni identiques, ni différents. L’ancien président de l’Association bouddhiste de Chine, Monsieur Zhao Puchu (趙樸初), disait : « L’os de l’ombre n’est ni identique, ni différent, comme une lune qui se réflète sur trois rivières. » Ou bien, face aux quatre reliques des phalanges du Bouddha, les bouddhistes n’accordent pas beaucoup d’importance à leur authenticité et les considèrent toutes comme un trésor précieux du Bouddhisme.
Accueil de la relique de la phalange du Bouddha par les dynasties
Comment la relique de la phalange du Bouddha, datant de plus de deux mille ans, a-t-elle pu être vénérée en Chine depuis le pays natal du Bouddhisme, l’Inde ? Qui a pu l’accueillir jusqu’en Chine en traversant des montagnes et des mers ? En outre, comment a-t-elle pu traverser paisiblement des milliers d'années de changements de dynasties et de chaos causés par les guerres pour demeurer en ce monde ?
En effet, à l'époque du roi Ashoka de l'Inde, équivalent à la période antique de la Chine, le Bouddhisme n'était pas encore introduit en Chine. Ce fut à l'époque de l'empereur Ai des Han occidentaux, (西漢哀帝元壽元年, l'an 2 av. J.-C.) que la tranmission orale des Sutras bouddhiques par un missionnaire de Yuezhi (大月氏伊存) était mentionnée. L’introduction officielle du Bouddhisme en Chine devait avoir lieu durant la période de la dynastie des Han orientaux (東漢永平), vers le milieu du Ier siècle. Le temple Famen fut édifié vers le milieu du Ve siècle, ce qui représentait un certain décalage dans le temps. Cependant, en raison de l'emplacement exceptionnel du temple Famen et de la culture profonde des dynasties Zhou (周) et Qin (秦, au IIIe siècle), les grandes activités bouddhistes de l’époque en Chine avaient pu bénéficier des avantages géographiques ; et la propagation du Bouddhisme avait peut-être commencé plus tôt que la période des villes de Loyang et de Chang’an de l’époque. On ne sait pas encore si la relique de la phalange du Bouddha a été introduite en Chine par un grand moine indien, missionnaire bouddhiste.
Selon les transcriptions historiques, à l’époque de la dynastie Wei du Nord (北魏恭帝二年, l’an 555), le préfet de l’Etat Qi Zhou (岐州太守拓跋育) avait ouvert le palais souterrain pour honorer et vénérer la relique de la phalange du Bouddha. Par la suite, les deux empereurs de la dynastie Sui (Wendi et Yangdi) et les différents empereurs de la dynastie Tang, organisaient des cérémonies d'accueil des ossements du Bouddha une fois tous les trente ans, au total six accueils des ossements du Bouddha sous la dynastie Tang. C’était spectaculaire à l’époque, le temple Famen était devenu un temple royal à son apogée, et la relique de la phalange du Bouddha avait ainsi une résonance aux quatre coins du monde.
Après la grande persécution du Bouddhisme par l’empereur Wu de la dynastie Zhou du Nord (北周武帝) en l’an 574, la base de la pagode fut ouverte de nouveau sous le règne de l’empereur Gaozong de la dynastie Tang en l’an 659 (唐高宗顯慶四年), et celui-ci ordonna l’année suivante d’accueillir la relique de l’os du Bouddha dans le palais impérial situé dans la capitale de l’Est, Loyang. Ce fut la première fois que la relique de la phalange du Bouddha fut accueillie sous la dynastie Tang. La deuxième fois, l’accueil de la relique de la phalange du Bouddha eut lieu à l’époque de Wu Zetian en l’an 704 (武周長安四年), la troisième fois sous le règne de l’empereur Tang Suzong en l'an 760 (唐肅宗上元元年), la quatrième fois sous le règne de l’empereur Tang Dezong en l'an 790 (唐德宗貞元六年), la cinquième fois sous le règne de l’empereur Tang Xianzong en l'an 819 (唐憲宗元和十四年) et la sixième fois sous le règne de l’empereur Tang Yizong en l'an 873 (唐懿宗咸通十四年), ce qui fut aussi le dernier accueil de la relique de la phalange du Bouddha sous la dynastie Tang.
En l’an 874, l'empereur Tang Xizong (唐僖宗咸通十四年) ordonna de remettre la relique de la phalange du Bouddha au temple Famen, de l’enfermer dans le palais souterrain en pierre avec les objets précieux octroyés par la famille impériale, les objets rituels et les instruments secrets, et de verrouiller le palais souterrain. Dès lors, la "relique de la phalange du Bouddha" disparut du monde.
Durant plus de mille ans après la dynastie Tang, le désordre causé par des guerres et des catastrophes naturelles (tremblements de terre...) ne cessait d’apparaître ; la localisation de la relique de la véritable phalange du Bouddha était devenue un mystère. Jusqu'en 1987, la "relique de la phalange du Bouddha", disparue pendant plus de mille cents ans, réapparut, secouant le monde entier.
Remarque : |
|
– |
Le coffret le plus externe était un précieux « coffret aux bordures en argent avec un couvercle taillé en biseau et peint en noir », de 30 cm de longueur, de hauteur et de largeur. Le couvercle taillé en biseau indiquait que les bords du couvercle étaient taillés obliquement, et le coffret était fabriqué en bois de santal extrêmement précieux, avec des bordures sculptées en argent. Lors des fouilles, ce coffret était déjà sérieusement endommagé. |
– |
A l'intérieur du coffret en bois de santal aux bordures en argent, il y avait un précieux « coffret en or avec les Quatre Rois Célestes et un couvercle taillé en biseau », attaché en forme de croix (enlacé fermement) par un ruban de 50 mm de large environ, de couleur jaune rougeâtre. Sur le couvercle étaient gravés deux dragons... [les descriptions détaillées en version chinoise uniquement] |
– |
Le quatrième coffret était un coffret en or avec le Bodhisattva de la Compassion aux six bras et un couvercle taillé en biseau. |
– |
Le troisième coffret était un coffret en or avec des perles précieuses incrustées. |
– |
La « pagode en or aux quatre portes et avant-toits avec un bouton de perle à la toiture », de 105 mm de haut... [les descriptions détaillées en version chinoise uniquement]. Les quatre côtés de la pagode carrée étaient ornés de motifs gravés, et constitués d’une petite porte dorée sur chaque côté. A l'intérieur de la petite pagode dorée, il y avait un socle en or sur lequel était plantée une colonne en argent. La première relique d'un os de l'ombre en marbre blanc était placée verticalement au travers de cette colonne en argent.
Sur les parois intérieures du premier os de l'ombre, une image des sept étoiles de la Grande Casserole pouvait être clairement aperçue. |
– |
Le coffret en fer pour la deuxième relique d’une phalange du Bouddha (os de l'ombre), avec un couvercle taillé en biseau.
A l’intérieur du coffret en fer, se trouvait une boîte en bois ; le bois était en grande partie détérioré. La boîte en bois était bloquée fermement dans le coffret par de l’argile bicolore, rouge et jaune... En ouvrant la boîte en bois, il y avait à l’intérieur des tissus colorés, en neuf couches, avec des motifs et des couleurs différents à chaque couche. En enlevant la dernière couche de tissus, on découvrait un cercueil miniature en argent doré avec des motifs de double phénix... [les descriptions détaillées en version chinoise uniquement]
La deuxième relique se logeait dans ce cercueil miniature en argent doré. |
– |
La troisième relique d’une phalange du Bouddha (os de l'âme)
Le coffret en argent avec 45 statues et un couvercle taillé en biseau. A l’intérieur, se trouvaient deux grandes boules en cristal de roche, la grande pesant 196 grammes avec 52 mm de diamètre, la petite pesant 79 grammes avec 39 mm de diamètre.
A l’intérieur du coffret en argent, il y avait aussi un coffret en bois de santal avec des coins argentés ; la qualité du bois de santal était encore bonne... Le coffret en bois était orné de tous types de fleurs gravées et peintes. Il était verrouillé par un cadenas en argent, avec une clé. A l’intérieur du coffret en bois, était placé un cercueil miniature en cristal de roche, avec des pierres semi-précieuses incrustées. Le cercueil miniature était transparent et lumineux. Le couvercle du cercueil était orné de deux pierres semi-précieuses, une jaune et une bleue, dont la taille était assez importante, ce qui les rendait très éblouissantes. Sur le couvercle du cercueil étaient sculptés le Bodhisattva de la Compassion et des vases à fleurs, et sur les quatre côtés du cercueil étaient sculptés le Bodhisattva Manjusri assis sur un trône de lotus, des fleurs et des oiseaux... [les descriptions détaillées en version chinoise uniquement]
Selon les experts, le troisième ossement du Bouddha abrité dans ce cercueil correspondait à la relique de la phalange authentique du Bouddha Sakyamuni. |
– |
La quatrième relique d'une phalange du Bouddha (os de l'ombre) était déposée dans un cercueil miniature en argent doré, orné des motifs d’oiseaux gravés. Les experts l’avaient nommée le super numéro 4. |
|