On doit courageusement admettre les erreurs et
corriger les erreurs
 

Ce n'est pas effrayant qu'une personne fasse des erreurs, c’est "bien" tant que l'on peut les corriger courageusement. Il est impossible de commettre aucune erreur dans la vie. Parfois, les erreurs sont simplement causées par un moment d'omission, elles ne contribuent pas à beaucoup de pertes. Cependant, si l'on n'admet pas les erreurs, on pourra avoir commis la "Vue extrême (邊見)", la "Vue malveillante (邪見)" et la "Vue d’attachement aux vues fausses (見取見)" des "Cinq Vues" (remarque : les "Cinq Vues" signifient les cinq types de perception erronée), et la conséquence sera au-delà du contrôle. Le Bouddhisme met beaucoup l’accent sur la vertu d'admettre les erreurs, comme le dicton « Ne pas s’inquiéter de l’apparition des pensées, se soucier uniquement du retard de l’Eveil ». Lorsque Bodhisattva Nagarjuna était jeune, il avait commis deux erreurs très graves. Premièrement, il s’était glissé dans le palais royal en rendant son corps invisible et avait joui de belles filles du palais ; et deuxièmement, il avait voulu créer sa propre branche religieuse. Plus tard, il se rendait compte qu'il avait commis des erreurs. Après le repentir, il s’engagea dans la voie du Bouddhisme. Dès lors, sa vie entière changea et il atteignit la grande réalisation. Ceci est une bonne preuve du fait d’« admettre courageusement les erreurs et corriger les erreurs ».

Durant le trajet de l’apprentissage du Bouddhisme, on doit reconnaître que l'on est juste une personne ordinaire. Il ne faut pas insister pour dire que j'ai toujours raison et que les autres ont toujours tort, insister pour débattre avec les autres sur ce qui est "vrai ou faux", en défendant unilatéralement et en affirmant que je suis le seul qui ai raison ; ceci est la mauvaise attitude et la mauvaise façon de penser. En fait, c'est une erreur de ne pas "admettre les erreurs". Il est évident que l'on a tort, comme le disent les paroles : « Ne pas admettre les erreurs même si l’on est battu à mort », « Plutôt mourir que d'admettre une erreur ». Cela se traduit par tourner en rond dans le même endroit, ou tomber de plus en plus profondément dans un état de dégradation, quel dommage ! Ce genre d'attitude est une sorte d’"attachement à l’ego" qui montre que l'on est sans racine de bienveillance et sans sagesse. Ceux qui ont la vraie sagesse peuvent courageusement admettre leurs propres erreurs et corriger leurs propres erreurs. Ceci est l'acte des sages car ils reconnaissent les imperfections de ce monde et considèrent que commettre des erreurs est comme notre "anti-Bodhisattva". Les hommes sages sont donc fiers d'admettre et de corriger les erreurs. En général, les gens de ce monde ayant une éducation spirituelle ont souvent cette bonne phrase suspendue au bout de leur langue : « En admettant une erreur, la moitié de l'erreur est déjà corrigée ». Faire une erreur n'est pas honteux, ce qui est honteux est de ne pas corriger l'erreur une fois commise, ce qui entraîne la perte de l'occasion d'accumuler de la bonne vertu, quel dommage ! Il n'y a pas de différence de grande ou de petite taille lorsqu’on admet des erreurs, tout ce qui est exigé est de l’honnêteté ; que l’on puisse ou non véritablement se confesser et changer, cela dépend si l'on a assez de courage, comme dit le dicton : « Les gens ne sont pas des sages, comment peut-on ne pas faire d’erreurs ; reconnaître les erreurs et les corriger est une grande vertu. »

Bien que nous apprenions le Bouddhisme, récitions des Sutras bouddhiques, pratiquions le dharma, etc, depuis plus de 10 à 20 ans d'expérience, que nous estimions avoir saisi tout le Bouddhisme, en commençant à parler avec orgueil et satisfaction personnelle, avec un air d'expertise et de pouvoir, en fait, nous ne savons qu’un peu et comprenons la moitié. Ne pas savoir n’est pas une honte, les sages diraient aussi "je ne sais pas", et ensuite ils vont pratiquer et apprendre avec diligence. Le Bouddhisme est comme le vaste océan, sans mesure et sans limites, on ne doit pas se contenter !

On doit avoir la sagesse de comprendre soi-même et il ne faut pas avoir de l’arrogance et une trop haute estime de soi. Avant que Bodhisattva Nagarjuna ne pratiquât le Bouddhisme, il estimait qu'il avait maîtrisé toutes les connaissances du monde et était très satisfait de lui-même. Plus tard, quand il finit d'apprendre les sutras et les écritures bouddhiques du Hinayana, et réussit à gagner des débats contre les non-bouddhistes et certains maîtres de Sastra du Hinayana, il se sentait encore plus supérieur et devenait encore plus arrogant. Non seulement il essayait de créer sa propre branche en tant que maître fondateur, il élaborait même de nouveaux préceptes, et établissait un nouveau style de robes dharma pour les faire porter par ses disciples. Un tel comportement et une telle pensée étaient si pitoyables et la conséquence devait être aussi très effrayante. Heureusement, à l'époque, il fut initié et éveillé par le Grand Bodhisattva Nagarjuna et fut amené au Palais du Dragon pour lire abondamment les sutras et les écritures bouddhiques du Mahayana. Par la suite, Nagarjuna se rendait compte que le Bouddhisme était si vaste et si profond qu'il avait été trop arrogant dans le passé et que sa connaissance du Bouddhisme était en effet bien trop superficielle. Si Nagarjuna n'avait pas courageusement admis ses erreurs et ne les avait pas corrigées, il aurait été devenu "un pseudo bouddhiste hérétique" et n’aurait pas été devenu un véritable grand Bodhisattva (Bodhisattva Nagarjuna).

Nous pouvons être aveuglés par l'ignorance ou avoir les habitudes de l'égoïsme qui conduisent à faire des erreurs. Le point principal n'est pas de les corriger immédiatement, mais de se rendre compte des erreurs, d'apprendre ce qui ne va pas avant de les corriger, et de nous voir clairement nous-mêmes ; admettre courageusement ses propres erreurs est un type de pratique.