Toutes les souffrances et difficultés
 

Rinpoche donna ce discours en mai 1991
Mis en ligne sur le site le 16 novembre 2014 (environ 23 années plus tard)

Introduction
Tous les malheurs, les difficultés, les angoisses et les problèmes sont des adversités et sont également de grands fourneaux qui entraînent rigoureusement des personnes ayant de l’aspiration.

1.

Dans l'histoire américaine, l'une des plus grandes figures féminines était Helen Keller (1880-1968), qui avait vaincu les trois défauts tels que la cécité, la surdité et la mutité avec une persévérance insurmontable. Elle avait écrit : « C'est une bénédiction si une personne peut devenir aveugle et sourde durant quelques jours au début de sa vie d’adulte. L'obscurité peut lui permettre d’apprécier encore plus la luminosité et le silence peut lui permettre de réaliser plus profondément la valeur précieuse du son. »

2. Maître Hongyi, un éminent moine de sa génération dit : « Je souhaite seulement que ma carrière ait échoué. Avec cet échec et cette insatisfaction, je ressentirais alors souvent une grande honte ; de plus, je pourrais reconnaître mon manque de mérite et la pratique insuffisante de la bienveillance. Cela me permettrait alors de travailler encore plus dur et de faire de mon mieux pour apporter des corrections en vue de la bonté. » Ceci nous donne une inspiration si profonde !
3. Un moine bouddhiste dit : « Les êtres considèrent la Bodhi comme des soucis, les Bodhisattvas considèrent les soucis comme la Bodhi. »
4. Le grand traducteur tantrique (Lotsawa) (remarque : un mot tibétain utilisé comme titre pour désigner les traducteurs tibétains autochtones, tels que Vairotsana, Rinchen Zangpo, Marpa Lotsawa et d'autres, qui ont travaillé avec des érudits indiens pour traduire des textes bouddhistes du sanskrit au tibétain) Maître Marpa, afin d’entraîner vigoureusement son disciple Milarepa, avait soumis Milarepa à toutes sortes de tortures et de traitements inhumains ; et il fit finalement le Vénérable Milarepa devenir le plus grand enseignant bouddhiste du Tibet.
5. Dans le passé, Bouddha Sakyamuni avait été calomnié et piégé à plusieurs reprises par "Devadatta". Cependant, le Bouddha lui accorda sa bénédiction et dit : « Mes trente-deux signes physiques majeurs et mes quatre-vingts caractéristiques mineures excellentes sont toutes des réalisations grâce à ce savant bienveillant "Devadatta". »
 
Discours principal
Nous devons savoir que tous les Bouddhas du passé, du présent et du futur considèrent les Huit Souffrances comme les huit maîtres. Pour réussir sur la voie suprême, il faut considérer la "souffrance" ("Dukkha") comme l'aspect fondamental de l’atteinte de la Bouddhéité.
(Les Huit Souffrances : la souffrance de la naissance, la souffrance de la vieillesse, la souffrance de la maladie, la souffrance de la mort, la souffrance de la séparation d’êtres bien-aimés, la souffrance du blâme et de la haine (la souffrance d’être associé à ceux que l'on n’apprécie pas), la souffrance de l’insatisfaction de requêtes (la souffrance due à des souhaits et des désirs non réalisés), la souffrance des Cinq Agrégats flamboyants.
De nombreux grands moines du passé s’appuyaient souvent sur l'adversité lorsqu'ils subissaient une torture extraordinaire ; ils intensifiaient douloureusement leur pratique, stabilisaient fortement leur autodiscipline, faisaient preuve d'une grande patience et d'une grande diligence dans la pratique vers l’Eveil.
Les circonstances de l’adversité ont un effet stimulant pour une "personne courageuse". C’est une impulsion pour l’encouragement et la motivation dynamique, c’est le lien qui nous aide à atteindre l’Eveil, et c’est la force positive contre l'adversité lorsque nous avançons sur le Chemin de la Vérité.
   
Note de fin
Un disciple bouddhiste demanda au Bouddha : « Qui devrait aller en enfer ? »
Le Bouddha répondit : « Je vais en enfer. Non seulement je vais en enfer, mais je vis souvent en enfer ; non seulement je vis souvent en enfer, mais je suis toujours heureux en enfer ; non seulement je suis heureux, je suis aussi solennel en enfer. »
Comme cet idéal est majestueux, comme ce vœu miséricordieux est profond, vaste et magnifique ! Aller en enfer est une affaire si douloureuse, lorsque ceci est comparé à des épreuves insignifiantes que nous avons subies, avec de la petite adversité, comment peuvent-elles même être mentionnées.