Pourquoi apprendre le Bouddhisme
 

Rinpoche fit ce discours en février 1990
Mis en ligne sur le site le 1er janvier 2015 (environ vingt-cinq ans après)

Introduction

1.

De nos jours, certaines personnes font des études afin d’approfondir leurs connaissances, mais pour la majorité d'entre elles, il s'agit de trouver un meilleur emploi dans l'avenir, de ne pas avoir d’inquiétudes pour la nourriture, les vêtements, le logement, les voyages, de mener une vie confortable, etc. Comme dit le proverbe : « Dans les livres, il y a naturellement des maisons remplies d'or ». Cependant, il y a aussi des gens qui étudient dans le but de rechercher une sorte d’idéal : la poursuite de la "Vérité", de la "Bienveillance", de la "Perfection".

2. Pourquoi apprendre le Bouddhisme ? Pour devenir un moine ? Pour devenir un moine sénior ? Pour devenir un grand maître ? Pour devenir un maître Vajra ? … Est-ce pour proclamer un statut respecté afin de pouvoir avoir le soutien de nombreux fidèles qui peuvent être librement à sa disposition ?
En fait, apprendre le Bouddhisme est aussi pour la poursuite de la Vérité, de la Bienveillance et de la Perfection. La "Vérité, Bienveillance, Perfection" n’est pas juste une chose ; ce sont trois choses. Ces trois choses comprennent en outre beaucoup de choses, par exemple le dépassement des Trois Domaines, la délivrance des six états d’existence, la non-souillure par les Cinq Agrégats et les Six Objets des Sens…
 
Discours principal
1. Apprendre le Bouddhisme a au moins deux objectifs :
La délivrance de soi (sauver soi-même)
La délivrance d’autrui (sauver les autres)
   
 
La délivrance de soi – Pour le bien de soi-même. On applique la connaissance juste et le concept juste pour résoudre les problèmes dans la vie quotidienne. De plus, le comportement, les paroles et les actes, les pensées, la façon de penser… devraient tous être cultivés et corrigés jusqu’à son propre éveil.
La délivrance d’autrui – Pour le bien d’autrui. Non seulement il ne doit avoir aucune intrusion chez autrui, mais il faut aussi aider autrui à acquérir la fortune et le bonheur. Ainsi, cela peut rendre une société calme et en ordre, et un monde paisible.
  Par conséquent, former des disciples bouddhistes, c’est les former pour qu’ils aient l’esprit de faire le bien à la fois à eux-mêmes et aux autres, ainsi que l’esprit de sauver à la fois soi-même et les autres. Avec ce genre d’esprit, le Dharma du Bouddha peut fondamentalement maintenir sa transmission dans le monde. En temps voulu, il y aura de plus en plus de gens qui nuiront autrui et à eux-mêmes, l'atmosphère oppressive s'emparera ainsi progressivement de ce monde et le Bouddhisme s’affaiblira peu à peu. S'il n'y a pas un tel esprit qui consiste à faire le bien à soi-même ainsi qu’aux autres, et à sauver soi-même ainsi qu’autrui, les disciples bouddhistes ne peuvent pas être formés et le Dharma du Bouddha ne peut pas non plus se propager.
   
2. Bien que l'on possède l'esprit de faire le bien à soi-même et aux autres, ainsi que de sauver soi-même et autrui, comment les excellents disciples bouddhistes et les disciples brillants du Vajrayana peuvent-ils être formés ? Comment progresser avec pragmatisme… et maîtrise ? Une fois des maîtrises acquises, comment intégrer le Dharma tantrique dans la vie quotidienne et le transformer en une sorte de contribution au profit de l’humanité ? Comme les armes, comment peut-on s'en servir pour apporter le bonheur à l'humanité plutôt que la guerre ?
   
3. Afin de permettre au Dharma tantrique de se transformer en une sorte de loi et de réglementation qui profite à l'humanité et contribue à la société (guider les gens vers la bienveillance, guider les gens pour se délivrer du samsara, …), il faut d’abord mettre en pratique le Dharma tantrique. Quel sera le résultat après la pratique ? Les pratiquants auront une série de questions après une autre série de questions. Fondamentalement, tout est basé sur l'état d'esprit initial de l'individu au moment de l’étude du Dharma tantrique ; quelle méthode est utilisée dans l'étude ? Quelle est la réalisation ? Combien de temps est consacré ? Combien d'effort est fourni ? etc. Un pratiquant peut obtenir des réalisations équivalentes à l’étendue des efforts fournis, ce qui revient à donner autant de lumière que la chaleur peut en produire (remarque : cela signifie faire de son mieux). Comme dit le Sutra du Lotus : « Tous les efforts ne sont pas vains » (cela signifie que tout le travail acharné et tous les mérites réunis ne seront ni fournis pour rien ni gaspillés). De plus, il y a la liberté de choix pendant la période d'étude et ces choix sont déterminés par le lien prédestiné de chaque individu. Plus on apprend avec minutie, plus sa pensée sera subtile et précise, et ce n’est qu’ainsi que l’on aura l’expérience pour évaluer si le Dharma tantrique que l’on a appris est bienveillant ou non. Lorsque le cœur possède la Capacité de Perception (en sanskrit : Pratyaksa 現量) et la Capacité d'Inférence (en sanskrit : Anumana 比量) pour évaluer les choses, on est considéré comme ayant la Connaissance juste et la Vision juste.
   
4. Le Dharma tantrique a sa théorie et ses principes, mais comment peut-on permettre aux êtres d'apprendre correctement le Dharma tantrique ?
Par exemple, Maître Chan enseigne le disciple A, Maître Lee enseigne le disciple B et Maître Cheung enseigne le disciple C. Les disciples A, B et C apprennent tous les mêmes théories et le même Dharma tantrique, mais ils pourront avoir des points de vue différents sur certains sujets dans l'avenir. Ce n'est pas parce qu'ils possèdent l'esprit de différenciation ; c'est parce que chaque individu a un karma différent, un destin différent et des pensées différentes. La raison pour laquelle ils ont tous des pensées différentes provient probablement des différents maîtres. Bien que les trois maîtres enseignent les mêmes théories, les méthodes d'enseignement et de formation ne sont pas les mêmes. Par conséquent, les réalisations des disciples A, B et C ont leurs propres mérites.
   
5. Après avoir beaucoup dit tout cela, j'espère que vous comprendrez tous que le plus important est d'apprendre les mêmes théories (les théories justes du Bouddha) et de ne pas observer la différence entre les maîtres Chan, Lee et Cheung ; la différence entre les disciples A, B et C ; la différence entre les écoles des Coiffes rouges, blanches, jaunes et de Sakya ; la différence entre le Bouddhisme de la Terre Pure, le Bouddhisme Zen et le Bouddhisme de Tiantai ; la différence entre le Bouddhisme exotérique et le Bouddhisme ésotérique ; la différence vraie ou fausse entre le Bouddhisme tantrique japonais et le Bouddhisme tantrique tibétain ; la différence entre vous et moi ; la différence entre le Bouddhisme et le Taoïsme ; la différence entre le Christianisme et le Catholicisme. La seule chose qui n’a aucune différence est la Théorie du Bouddha, qui est la Vérité éternelle de l’univers. La Vérité ne change jamais. Tous les changements et les différences sont chez les êtres humains et, parmi ces différences, chacun montre ses propres niveaux hauts et bas. Ce qui est considéré comme le Suprême, seules les personnes qui atteignent la Vérité peuvent le réaliser et le comprendre.
 
Epilogue
Les personnes pleinement éveillées et ayant atteint la Vérité considèrent tout comme un Bouddha et ont dissipé l'esprit de différenciation : elles considèrent le Christ comme un Bouddha, Dieu comme un Bouddha, Bodhisattva Avaloskitesvara comme un Bouddha, le suprême Laojun comme un Bouddha, le Protecteur du Dharma Skanda comme un Bouddha, Jambhala comme un Bouddha, le Guerrier céleste comme un Bouddha, un enfant comme un Bouddha, un être humain comme un Bouddha, un fantôme comme un Bouddha et un animal comme un Bouddha. C'est parce que tous les êtres ont la nature de Bouddha et qu’ils sont au bout du compte des Bouddhas. Il existe un ancien dicton : « La montagne, la rivière et la terre sont toutes des royaumes du Bouddha, les êtres conscients et inconscients sont une seule entité ». Il est également dit : « Les bambous verts émeraude sont tous de la nature de Bouddha. Les fleurs jaunes florissantes ne sont que Prajna (la Sagesse) ». Ceux qui ne comprennent pas la perception de la Vérité n'ont que la perception des êtres et ne voient que toute chose a sa différence.
 
Les textes de référence :
Notre site
> Les théories de l’enseignement bouddhiste
>> • Bien connaître la motivation à apprendre le Bouddhisme
• Que la pratique spirituelle soit intégrée dans la vie